Le Cauberg livrera en fin de journée le verdict des Championnats du Monde. Le leader français, Thomas Voeckler, figure parmi les grands favoris de la course. Explications.
Une équipe dévouée
C’était le grand problème de l’équipe de France ces dernières années. Aucun coureur ne faisait l’unanimité et pendant la course, chacun faisait son petit numéro. Pour l’édition 2012, Jalabert a tranché, et construit sa formation autour d’un homme, Thomas Voeckler. Il a donc sondé chacun de ses coureurs pour s’assurer de leur volonté d’aider le coéquipier de Pierre Rolland. Maxime Bouet, qui connait sa première sélection cette année, raconte, dans les colonnes de l’Equipe : « C’est une personne qui dégage quelque chose. Quand Jalabert m’a téléphoné pour me dire qu’il fallait travailler pour Voeckler, je lui ai répondu que je ne le connaissais pas mais que je l’admirais. On me dit qu’il est lunatique, mais moi, j’aime le coureur. Quand on a roulé ensemble, jeudi, dès que j’en ai eu l’occasion, je suis monté à sa hauteur et je lui ai dit que j’étais fier d’être là pour l’aider ». Jérémy Roy abonde : « J’ai mis mes ambitions personnelles de côté à 100%. Je me reconnais en Voeckler, je m’identifie à sa façon de courir et d’aller de l’avant ».
Un statut dans le peloton
Aujourd’hui, les prétendants seront nombreux. Certains, comme Boonen, Cavendish ou Freire croiseront les doigts pour une arrivée groupée. D’autres, comme Gerrans, Gilbert, Valverde et bien sûr notre tricolore Thomas Voeckler, tenteront de faire la différence dans le Cauberg, principale difficulté de la journée. Peter Sagan, qui rentre dans cette deuxième catégorie, confirme que le coureur d’Europcar sera particulièrement surveillé : « Je ne le crains pas vraiment mais ce Voeckler est comme Gerrans, il vaut mieux ne pas les avoir dans la roue à l’entame des derniers kilomètres ». Paolo Bettini, passé sélectionneur de l’équipe d’Italie, partage le même avis. Pour lui, le leader français ne doit pas échapper à ses hommes : « L’erreur serait de lui laisser cinquante mètres parce qu’alors on ne le reverrait pas ».
Une assurance
Pour la première fois depuis longtemps donc, Voeckler est l’unique leader de la France. La pression est forcément présente, mais le Créole d’adoption a confiance en ses qualités : « Je ne vais pas mentir, c’est lourd à porter. Mais je ne suis pas du genre à me déballonner. Il n’est pas possible de faire abstraction de toute cette pression. Mais j’ai quand même connu pas mal de choses et je pense être capable de me concentrer sur la course. Lors de mes championnats précédents, on parlait à chaque fois d’anticiper avant que les costauds n’en décousent. Cette fois, non. Ça va paraître prétentieux, mais il n’y en a pas un qui me fait peur. Je ne dis pas que je suis le plus fort, mais si j’avais peur de ces mecs, je n’aurais pas fait ce que j’ai réalisé cette année ».