Les dommages collatéraux de laffaire Armstrong
La rédaction

Lance Armstrong n’a pas respecté son sport, et en paye les conséquences aujourd’hui, avec l’annonce de la perte de ses sept Tour de France.

On a tous en tête ces images, incroyables, des attaques de Lance Armstrong lors de ces virées victorieuses au Tour de France. L’US Postal menait un train terrible et quand monsieur le décidait, il portait une accélération digne des mobylettes les plus performantes du marché. La suspicion a toujours existé, dans un sport depuis longtemps entaché par les écarts de conduite de ses pratiquants. Aujourd’hui, la confirmation est arrivée, avec l’annonce d’Armstrong de mettre un terme à sa lutte contre l’Agence américaine antidopage. L’USDA en a profité pour annoncer que le coureur américain perdait ainsi les sept Tour de France glanés, non pas à la pédale, mais « à la seringue ».

Conséquence sportive

Les premiers dommages collatéraux de cette annonce sont donc, dans un premier temps, purement sportifs. Armstrong déclassé, et c’est tout un palmarès qui est à redéfinir. Mais la tâche est compliquée puisque certains des coureurs arrivés derrière l’Américain ne sont pas forcément exempts de tous reproches. Il serait ainsi délicat d’honorer l’Allemand Jan Ullrich, lui aussi convaincu de dopage. Le constat est le même pour d’autres dauphins d’Armstrong, Zülle (1999), Beloki (2000), Kloden (2004) ou Basso (2005). On attend désormais la réaction d’ASO, qui organise le Tour de France, et de l’UCI.

Conséquence financière

En plus de perdre ses titres (ses sept Tour de France ou sa médaille de bronze lors du contre-la-montre des jeux Olympiques de Sidney en 2000), Lance Armstrong pourrait être dépossédé de toutes les primes glanées lors de ces victoires. Un pactole qui s’élève à plusieurs millions d’euros et qui n’est plus forcément dans ses comptes en banque. Sans oublier que la tradition exige de redistribuer les gains à ses coéquipiers...

Conséquence juridique

Avec l’annonce d’Armstrong qui renonce de lutter avec l’Agence américaine de dopage, le procès n’aura donc pas lieu. Johan Fahey, président de l’Agence Mondiale Antidopage, regrette : « J'aurais aimé que les accusations, les insinuations, les rumeurs qui courent depuis des années soient examinées par un tribunal en audience publique dans le cadre d'une procédure juste, quelle qu'en soit l'issue, pour que le monde entier connaisse les faits ».