Bichot : « Voeckler ne va pas pouvoir continuer »
La rédaction

Freddy Bichot, ancien coéquipier de Thomas Voeckler chez Bouygues Telecom en 2010, est inquiet pour le 4e dernier du Tour de France, blessé au genou droit et relégué à plus de sept minutes au général. Pour lui, le coureur d’Europcar ne va pas tarder à abandonner.

Ça devient inquiétant pour Thomas Voeckler... Il n’était pas venu faire le championnat de France à cause de son genou. Mais bon il y avait pas mal de leaders absents, donc on ne savait pas vraiment pourquoi. Là, il a pris plus de cinq minutes hier. Il a l’air d’avoir vraiment mal. Quand on a une tendinite, c’est vraiment compliqué sur un Tour. Sa seule chance, c’est que c’est plat dans les prochains jours. Mais j’ai du mal à croire qu’on puisse se remettre d’une tendinite comme ça. J’en ai déjà eu une au genou, on ne peut plus pédaler. Ça peut revenir à n’importe quel moment, c’est ça le problème.

Ça semblait aller mieux pourtant en début de Tour ? Ça allait mieux parce qu’il venait de passer une semaine sans vélo. Pour soigner une tendinite, la meilleure solution c’est le repos. Mais à partir du moment où vous roulez à nouveau tous les jours, c’est foutu. Une étape de 200 bornes, ce n’est pas possible. S’il a vraiment une tendinite, il va abandonner dans les prochains jours, demain ou après-demain. Il y a peu de chances qu’il continue.

On le connaît très combatif. Est-il capable de surpasser la douleur ? J’ai été dans son équipe seulement un an, mais je le connais depuis les juniors. Il est connu pour être un guerrier. C’est un attaquant. Mais il est comme tout le monde. Je ne pense pas qu’il va pouvoir continuer. Même les plus courageux ne peuvent pas rouler avec une tendinite. C’est comme si on recevait un coup de couteau à chaque coup de pédale.

Entre l’enquête ouverte à l’encontre d’Europcar et sa blessure, c’est pas son année... Il a eu de la chance, des bonnes années. Il a eu beaucoup de réussite, des circonstances de course favorables l’année dernière avec le maillot jaune. Mais la chance tourne un jour. Là, cette année, il n’a pas de chances. Ça rassure qu’il ait aussi un peu de malchance. Heureusement.

Est-il capable de partir en échappée pour se tester ? S’il a vraiment mal, il ne va pas attaquer. Il va rester dans le peloton et passer la journée tranquillement. Enfin quand on a une tendinite, c’est dur de passer une journée tranquille sur 214 kilomètres...

Un éventuel abandon de Voeckler pourrait-il être profitable à Pierre Rolland ? Ça peut être bien pour lui, mais c’est mitigé. Le point positif, c’est que son équipe sera à son service. Le point négatif, c’est que maintenant toute la pression de l’équipe Europcar, qui n’a pas de sprinteur, sera sur lui. Il ne pourra pas se reposer sur Voeckler, c’est lui le leader, il aura peut-être de la pression en plus.