Vainqueur de l’Open d’Australie puis de Roland-Garros, Stanislas Wawrinka est entré dans une nouvelle dimension. Au point de perturber l’incontournable trio Nadal, Federer et Djokovic ?
L’histoire est belle pour Stan Wawrinka. Trop belle pour qu’elle ne se termine de sitôt. Une ascension démarrée en novembre dernier, avec son coéquipier Roger Federer. Grâce à ses coups droits assassins, la Suisse remporte la prestigieuse Coupe Davis, laissant aux Français une défaite au goût amer. Impérial en finale dans son duel face à Tsonga, Wawrinka a été le rouage essentiel de ce sacre, là où Federer semblait tout supporter par le passé. Désormais, Stan Wawrinka est l’un des joueurs les plus redoutés du circuit.
UNE ARRIVÉE SUR LE TARD
À l’aube de ses 30 ans, Wawrinka s’est ouvert les portes d’une nouvelle carrière. Depuis qu’il est entré dans un tunnel de victoires en 2014, le Suisse s’installe dans le fauteuil des grands et chatouille messieurs Nadal, Federer et Djokovic. « C'est un taureau, décrit sans détour Richard Gasquet, l’un des rares à avoir fait chuter la bête cette année (en quart de finale de Wimbledon). Il a une force de frappe incroyable. Il a acquis énormément de confiance en gagnant deux tournois du Grand Chelem, ce qui est énorme. » Cette confiance, c’est précisément l’arme fatale du nouveau champion suisse. Depuis sa collaboration avec son entraîneur Magnus Norman, Wawrinka ne souffre plus des failles mentales qui lui faisaient rater ses tournois et passer à côté de victoires « faciles ».
DANS L’OMBRE DE FEDERER
La carrière du bonhomme a également été freinée par un certain Roger Federer. Maître de la Suisse et des cours du monde entier, la légende vivante du tennis a longtemps fait souffrir Wawrinka, incapable de trouver sa place face au monument Federer. « Il a énormément de respect pour Federer, mais en même temps il y a aussi de la frustration, a révélé Isabelle Musy, journaliste suisse interrogée par Eurosport. Il a toujours cette ambivalence à essayer d'avoir sa part de lumière tout en étant convaincu qu'il ne ferait pas mieux que lui. Mais comme par hasard, il a percé en 2013, l'année où Federer est moins bon en raison de ses problèmes de dos. Mais je ne pense pas que ce soit un hasard. Alors que Stan, lui, ne pense pas du tout la même chose. » L’esprit libre et décomplexé, Stan Wawrinka assume désormais son statut de cador du circuit. En pleine possession de ses moyens, il a l’étoffe pour être ce quatrième mousquetaire. Et peut-être même un peu plus…