Sur terre Federer joue contre nature
La rédaction

C'est Roger Federer en personne qui l'affirme. Malgré son sacre en 2009 à Roland-Garros, le n°1 mondial avoue ne pas être un très bon joueur de terre battue. Si c'est lui qui le dit.

Demandez aux joueurs du circuit ATP qui est le meilleur joueur de tous les temps, 90% d’entre eux vous répondront Roger Federer. Demandez-leur qui est le meilleur joueur de tous les temps sur terre battue, 90% d’entre eux vous répondront Rafael Nadal. Demandez enfin à Roger Federer s’il se sent à l’aise sur la surface ocre, il vous répondra que non. Surprenant pour celui qui est tout de même le deuxième meilleur joueur sur cette surface derrière Nadal sur les quatre dernières années. Pourquoi tirerait-t-il un bilan aussi noir avant d’attaquer Roland-Garros face à l’Australien Peter Luczak ? Pour évacuer un surplus de pression, probablement. Mais ce n’est pas tout car, paradoxalement, il pense que jouer sur terre battue est trop facile ! Allez y comprendre quelque chose : «Sur terre, on n’a pas besoin d’avoir un gros service. Il suffit juste de posséder un gros coup droit, un bon jeu de jambes, avoir la caisse pour faire des longs matches et tenir la balle dans le court. Je ne dirais pas que c’est trop facile mais presque», affirme-t-il.

«Comme une leçon de géométrie» Très spécial comme analyse. Mais le Suisse se reprend : «C’est quand même impossible de poser une volée. Je ne veux surtout pas lever le mérite à Rafa qui est un joueur exceptionnel, même sur surface dure. Mais j’ai l’intime conviction qu’un bon joueur de terre battue peut poser des problèmes à tout le monde. Bien plus que sur les autres surfaces. Je pense qu’on ne peut pas gagner sur terre en calculant mal. Il faut être astucieux». S’il croit en cette théorie, pourquoi diable n’a-t-il pas les mêmes résultats que sur surface rapide ou gazon ? «Sur ces surfaces-là, je ne me pose aucune question, je joue sans réfléchir. Je peux passer d’une phase défensive à offensive de manière naturelle. Sur terre, j’ai mis du temps à assimiler la meilleure manière de jouer. Avant, je voulais finir les points trop tôt. Je pouvais faire 50% de points gagnants mais en donner l’autre moitié à mes adversaires. J’ai dû travailler les angles, jouer plus loin derrière la ligne de fons de court. C’était comme une leçon de géométrie». Peut-être a-t-il déjà trouvé sa reconversion ?