Chabal victime dun abribus
La rédaction

Dans l'air du temps, la non-sélection de Sébastien Chabal pour la Coupe du monde de rugby a été confirmée par le sélectionneur de l'équipe de France, Marc Liévremont. Pour comprendre les explications, c'est par ici?

Pressenti dans le 10 Sport, la non-sélection de Sébastien Chabal a fini par tomber. Mais plus avant-gardiste que le 10, Pascal Bertin, chroniqueur sur France Info, a décrypté le phénomène Chabal et expliquait pourquoi Caveman n’allait pas être du voyage en Nouvelle-Zélande.

 « A première vue, si la nuit porte conseil, la star du rugby français – Sébastien Chabal – n’en a plus que pour quelques heures. Car c’est demain matin (chronique diffusée hier) que le coach Marc Lièvremont doit annoncer le groupe des 30 joueurs retenus pour la Coupe du monde, et il se chuchote que le colosse caverneux n’en fera pas partie.

Officiellement, les récentes déclarations de Chabal sur la nullité des arbitres français n’auraient rien à voir avec ça. Ca n’est pas son trop plein de communication mais plutôt le déficit perçu dans son jeu que le sélectionneur reproche au sportif préféré des Français.

Pourtant, les deux sont liés. Et si on osait un néologisme, on dirait que Sébastien Chabal est victime de son « médiatisme », également appelé « syndrome de l’abribus ». C'est-à-dire une forme sévère d’addiction aux médias, et à l’image de soi qu’il renvoie.

Chouchou des sondages de popularité non politique, pensionnaire du Musée Grévin, tronche idéal pour les publicités viriles en 4 par 3 à la télévision et sur les abribus, Chabal n’a pas mieux contrôlé sa notoriété qu’une sale chandelle expédiée par un pied britannique. Ce n’est ni un mauvais, ni un mauvais joueur mais son star system personnel l’a conduit à tout surjouer : son look, son bouquin, ses interviews et son rugby. Devenu caricature dans un sport authentique, à la recherche permanente d’un exploit personnel dans une discipline qui n’est que collective, Sébastien Chabal s’est mis la pression tout seul. Il est devenu son propre adversaire, son pire ennemi. C’est toujours ce qui arrive quand on est plus précédé que suivi par sa réputation. Alors, Chabal victime de son « médiatisme » ou sauvé par le gong ? Réponse demain matin puisque la nuit porte conseille, même dans les cavernes. »

Retrouvez la chronique de Pascal Bertin (France Info)