A deux mois de l’ouverture du tournoi des VI Nations, la H-Cup sera l’occasion de voir, ce weekend, les nouveaux tauliers du XV de France version Saint-André face aux grosses cylindrées européennes. Coup de projecteur.
Des jeunes ont montré des capacités étonnantes au haut niveau, des anciens sur le retour ont imposé leur patte sur le jeu des Bleus et des joueurs déjà présents ont pris du galon. Les tests matchs d’automne du XV de France n’ont pas manqué d’enseignements et de promesses. Quelles sont les nouvelles têtes de proue à suivre ?
Les nouveaux cassent la baraque
Quand on parle de « petit nouveau », on pense tout de suite à Maxime Machenaud. On pensait le poste de demi de mêlée réservé à Morgan Parra mais le jeune joueur du Racing a sacrément brouillé les cartes, au point de devenir le numéro 1 pour le tournoi à venir. Samedi dernier, dans le derby francilien, il a grandement participé à la victoire des siens. Mature, intelligent dans le jeu et stable mentalement, il offre en plus une puissance physique et une qualité défensive qui manquent à son rival clermontois. Ce weekend, face aux faibles écossais d’Edimbourg, une victoire replacerait les Racingmen dans la course. Avec Machenaud remplaçant mais prêt à jouer les impact players en rentrant.
Autre jeune chaud-bouillant avec les Bleus, Wesley Fofana. S’il faisait déjà partie de la précédente campagne de PSA dans le tournoi, il est dorénavant de ses joueurs dont on couche le nom sur la feuille de match avant beaucoup d’autres. Déplacé à l’aile avec le XV de France, il y a montré une faculté d’adaptation phénoménale. Puissant, incisif, destructeur en défense, il a transposé ses qualités de trois quart centre à ce poste d’ailier. Un futur grand. Il aura un test capital contre le Leinster avec Clermont. Face à leur bête noire, comme expliqué dans Le 10 Sport cette semaine, Wesley Fofana sera l’une des armes pour dynamiter la défense irlandaise.
Des anciens devenus nouveaux cadres
Ah ça non, Frédéric Michalak n’est pas un nouveau. Capé à 59 fois, joueur prodigue sous l’ère Laporte, porté au sommet du rugby mondial lors de la Coupe du Monde 2003, sa chute a été tout aussi vertigineuse. Blessé, moins régulier, parti au Natal Sharks, il avait disparu des radars avant de redevenir flamboyant. Toujours aussi instinctif, le Toulonnais a mis de la discipline dans son jeu. Surtout, en plus d’une qualité de buteur hors norme sur les trois matchs, il est devenu décisif pour son équipe. Face à l’Argentine, il a impulsé le retour des siens par un essai avant de tenir les Pumas à distance au pied. Si c’est ce Michalak qui joue le tournoi, ça va faire mal. D’ailleurs, il devient aussi incontournable avec le RCT, qui l’alignera demain en 9 avec Wilkinson pour défier Sale. IN-DIS-PEN-SABLE.
Autre espoir attendu et qui confirme enfin ses matchs en club avec le maillot bleu, Louis Picamoles. Une puissance brute affolante, une qualité de défense sur les rucks qui a fait exploser les attaques des trois adversaires, et un perce-muraille capable de briser les lignes défensives et lancer le rythme des attaques du XV de France. En l’absence de Thierry Dusautoir, il a été l’homme clé de la troisième ligne. Les Gallois d’Osprey devront être bien solides pour échapper aux foudres du Stade Toulousain, emmené par un joueur en pleine bourre.
Quatre garçons dans le vent, qui espèrent l’avoir dans le dos encore longtemps pour porter le XV de France vers les sommets de l’Europe, les yeux braqués sur l'horizon 2015 et le mondial en Angleterre.
Par Ryad Ouslimani
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