Si Toulon réalise une saison pleine, il le doit à la qualité de son effectif, mais également à un certain Bernard Laporte, qui a repris d’une main de maître le RCT.
Toulon réalise une grosse saison. Qualifié pour les phases finales du Top 14, le RCT va d’abord tenter de décrocher un premier titre avec l’Amlin Challenge Cup. Après une saison en demi-teinte l’an dernier, le RCT est de retour au premier plan. Et Bernard Laporte, qui a débarqué sur la Rade à la surprise générale, n’y est pas étranger. Après quatre ans loin du rugby où il a notamment embrassé une carrière politique, l’ancien entraîneur du Stade Français a accepté le challenge proposé par Mourad Boudjellal, à savoir remplacer Philippe Saint-André, appelé à la tête du XV de France. Huit mois plus tard, le pari est réussi.
Boudjellal : « On m’a pris pour un fou » Un mal pour un bien finalement ? Le président varois ne va pas jusque là : « Je ne m’avancerai pas à dire ça. Philippe Saint-André était un grand entraîneur. Après, où je suis content, c’est que j’ai suivi mon instinct alors qu’on me prenait pour un fou quand j’ai choisi Bernard Laporte. Ça avait fait un ramdam à Toulon. Aujourd’hui, je me dis que j’ai assumé mon rôle de présidente et que j’étais en avance sur beaucoup. » Quel est le secret de Bernard Laporte ? Benjamin Lapeyre, arrière du RCT, donne son avis : « Il est humain et enthousiaste. Il vit sa passion et il nous l’a transmet. Il y a aussi beaucoup d’échange, du coup tout le monde adhère à son projet. Il sait galvaniser ses joueurs. Si on en est là aujourd’hui, c’est aussi grâce à lui car il a fait les bons choix et défini notre plan de jeu. » Même son de cloche du côté de Damien Traille. Le centre du BO qui a été lancé par Bernard Laporte en équipe de France poursuit : « Il est passionné. Il sait parler aux joueurs. Et il a des idées précises sur les lancements de jeu par rapport à l’adversaire. Sans oublier sa rigueur. Il sait enfin mettre son groupe dans la bonne intensité. Les bons résultats de Toulon ne sont pas un hasard. »
Blanco : « Le RCT est une formule 1 » Bernard Laporte est également réputé pour ses coups de gueule légendaire. Benjamin Lapeyre confirme : « C’est important de poser le poing sur la table pour dire ce qui ne va pas. Ça permet aux joueurs de se remettre en question. Les gueulantes sont toujours justifiées et elles permettent de repartir de l’avant. Et Bernard n’est pas du genre à vous tenir rigueur de quelque chose. Il va de l’avant. Finalement, la culture toulonnaise lui va bien. C’est un homme de caractère. » Du caractère, il en faudra pour remporter cette finale que Toulon abordera dans la peau du favori comme l’a rappelé le président de Biarritz Serge Blanco sur les ondes de RMC : « On affronte un club exceptionnel. Toulon, c’est une Formule 1 alors que nous sommes une ancienne Formule 1. » Mais Bernard Laporte lui-même ne s’y trompe : « Biarritz a connu une saison difficile sans ses internationaux. Mais dès qu’ils sont rentrés du Mondial, le BO avait sa place dans le Top 4. C’est une équipe compétitive. » Mourad Boudjellal conclut : « La saison est positive. Il faudrait qu’elle soit très positive, c’est-à-dire que j’aimerai bien réussir un rendez-vous capital. Cette finale en fait partie. Gagner un titre nous ferait franchir un cap. » Et Bernard Laporte est là pour ça.