La France a battu l'Ecosse sans panache en ouverture du Tournoi (9-18). Place maintenant à la réception de l'Irlande au Stade de France pour savoir si les Bleus sont vraiment au niveau.
Le XV de France a gagné. Certes. Mais autant le dire tout de suite, la victoire face à l'Ecosse ne nous a rien appris. Balayé en mêlée et plombé par la faiblesse de leur demi d'ouverture Phil Godman, les Ecossais ont vite été dépassés. Mais les Français n'ont rien montré, se contentant seulement de profiter des erreurs adversaires avec deux essais de Bastareaud sur des ballons de récupération. Alors on oubli ? Face à des Ecossais joueurs, mais inefficaces, on ne va tout jeter aux oubliettes. Un succès en ouverture du Tournoi est toujours bon à prendre, notamment pour la confiance. N'oublions pas que les Blacks sont passés par là en Novembre. Alors il convient de souligner la performance du pack tricolore. En l'absence de Fabien Barcella, on pensait que la première-ligne bleue souffrirait en mêlée fermée. Même pas. Thomas Domingo, habituellement cantonné à un rôle de remplaçant, a prouvé qu'on pouvait compter sur lui. Le Clermontois est plus qu'une doublure. La paire de deuxième-ligne Chabal-Millo-Chluski absente, l'attelage Nallet-Papé a répondu présent. Et la troisième-ligne a été conquérante, malgré le choix de laissé le surpuissant Louis Picamoles à la maison. Ce 8 de devant a vraiment de la gueule et semble apporter des garanties. Mais pour en être totalement convaincu et oublier la leçon reçue par les Néo-zélandais en novembre, le match face à l'Irlande tombe à pic. C'est le moment de voir ce que les Bleus ont vraiment dans le bide! Betsen : « Il n'y aura pas photo » Le pack irlandais est la référence en Europe. Composé à part égale de joueurs du Munster (Flannery, Hayes, O'Connell, Wallace) et du Leinster (Healy, Cullen, McLaughlin, Heaslip) face à l'Italie, il n'a pas d'égal. Un test grandeur nature pour les avants tricolores. Inutile de rappeler que nos équipes françaises se sont faites fracassées en Coupe d'Europe face aux formations irlandaises. Perpignan a subi la loi du Munster, quand Brive explosait devant le Leinster. Pour Marc Dal Maso, le pack irlandais c'est : « Une première ligne très expérimentée. John Hayes (36 ans, 98 sélections) a de la bouteille et tient parfaitement le côté droit de la mêlée. Même quand il paraît en danger et semble se faire bouger, il rectifie toujours le tir. Quant à Healy, côté gauche, c'est la bonne trouvaille. Il a de l'activité. C'est un bon complément. Et Flannery est l'un des meilleur lanceur au monde. En deuxième-ligne (O'Connel et Cullen qui remplace O'Callaghan) pas besoin de long discours. C'est très aérien et ça rivalise avec la référence mondiale sud-africaine (Botha-Matfield). Enfin ils ont une troisième-ligne typique irlandaise. Un numéro 8 tranchant (Heaslip) et deux relais sur les ailes (Wallace et McLaughlin ou Ferris). Ils font le boulot en mettant de bons tampons! » Serge Betsen, ancien troisième-ligne international (63 sélections), poursuit l'analyse. « Le pack irlandais est ce qui se fait de mieux aujourd'hui en Europe. » Pour le joueur des Wasps, « ce pack est complet et composé de joueurs qui ont tout gagné l'an dernier. Alors, oui, c'est l'occasion de voir ce le pack tricolore a vraiment dans le ventre. Et sans minimiser la victoire face à l'Afrique du Sud cette automne, il faudra surtout prouver que nous sommes capables de rivaliser pendant 80 minutes. Si c'est le cas, il n'y aura pas photo et la France l'emportera. Car ce XV de France a fier allure et a le potentiel humain pour réaliser de grandes choses. » Seul problème, l'équipe de France n'est vraiment pas épargné par les blessures. Après Barcella, Chabal, Millo-Chluski, Mermoz et Traille out pour le début du Tournoi, c'est au tour de Rougerie, Fall et Ducalcon de renoncer après le premier match. Ça commence à faire beaucoup. Ce qui empêche le staff de miser sur la continuité. Mais qu'importe. Le XV de France doit gagner et surtout convaincre. Face au fameux fighting spirit irlandais, les Bleus devront ne devront pas se louper. C'est le moment de se sortir les tripes.