Lievremont On va se venger
La rédaction

Le XV de France se mesurera à l'Angleterre ce samedi au Stade de France (20h25). Les Tricolores sont à portée d'un neuvième Grand Chelem et seul le XV de la Rose peu les en priver. Les Bleus reviennent sur la rivalité franco-anglaise à l'heure du Crunch.

Marc Lièvremont : « L’erreur serait de vouloir affronter les anglais sur leurs points forts. Il y avait, dans le passé, un certain complexe d’infériorité de notre part. Même dans un passé très récent. Il faut rivaliser dans l’agressivité, dans la densité qu’ils vont mettre dans le jeu mais aussi développer notre propre rugby. Face aux Anglais, on s’est souvent trompé dans l’approche tactique. Ce sont des briseurs de rêves. La rivalité avec nous existe bel et bien mais l’Angleterre est remontée contre tous ses adversaires, de façon générale.

Nous, on va d’abord essayer de les battre. On doit, on va se venger des déconvenues subies les années passées, notamment en Coupe du monde. La principale différence entre nous ? On n’a pas la même philosophie. Nous, nous sommes des latins. Eux, c’est le prototype anglo-saxon. On n’a tout simplement pas la même conception de la vie. Un exemple qui résume bien la différence.

En France, quand on parle d’un joueur talentueux, on dit « Ce gamin, il est rugby ». Entre nous, joueurs, journalistes, passionnés, on comprend, on sait ce que ça veut dire. Pour eux, c’est complètement abstrait. Un mec rugby, c’est quelqu’un qui enchaîne 500 passes par jour, qui sait tout bonnement jouer. Il est demi de mêlée, par exemple. Ils ont besoin de repères forts. Ils pratiquent un rugby pragmatique. Nous, on est dans le désordre, on aime le rugby ludique.»

Didier Retière : «Appuyer là où ça fait mal» « Les Anglais sont des joueurs durs, résistants, forts techniquement, qui font preuve d’opiniâtreté et qui ne lâchent rien. On veut les bouger, les déstabiliser avec beaucoup de mobilité. On va essayer d’appuyer là où ça fait mal. »

Imanol Harinordoquy : «Coriaces, pour ne pas dire autre chose…» « Je n’aime pas les Anglais. Sur le terrain, il n’y a pas d’amis. Encore moins avec les Anglais. Ils sont rudes, coriaces pour ne pas dire autre chose… C’est une équipe difficile à jouer. Ils savent te faire sortir de tes gonds, te mettre une petite tarte derrière la tête, te rendre fou… Il ne faudra pas leur laisser l’occasion d’être trop arrogants. Et puis ils sont rudes. Face à l’Ecosse, ils ont mis trois mecs K.-O. »

Mathieu Bastareaud : «Pas là pour se faire des câlins» « Ils sont beaucoup plus bosseurs que nous, plus rudes. Mais on répondra. Sur le terrain, on n’est pas là pour se faire des câlins. »

Lionel Nallet : «Haine et agressivité» « L’année dernière, on avait ramassé dès le début du match. On avait déjoué. Cette fois, je suis beaucoup plus confiant, on ne passera pas à côté. S’ils se transcendent, on répondra avec autant d’agressivité et de haine que lors des premiers matches du Tournoi. »

David Marty : «Pas de bons souvenirs» « Je n’ai pas de très bons souvenirs contre les Anglais. Je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup de Français qui en aient… Il faudra être présent car ils feront tout pour nous empêcher d’avoir le Grand Chelem. Physiquement, ils sont un cran au-dessus. Ils font mal. A la longue, on subit et ils prennent le dessus. »

Marc Andreu : «Nos meilleurs ennemis» « L’Angleterre, c’est notre meilleur ennemi en rugby. Un peu comme l’Italie en football. Si on gagne samedi soir, on aura deux beaux cadeaux : le Grand Chelem et la victoire contre les Anglais. »

Thomas Domingo : «Un peu de détestation» « Ils sont très solides. Ils veulent nous faire chuter. La rivalité existe encore, surtout de leur côté. Il faut avoir de l’agressivité et un peu de détestation, sinon ils vont nous marcher dessus. »

Emile N’Tamack : «On se méfie» « Tous les voyants sont dans le rouge avant l’Angleterre. Une équipe qui n’a rien à perdre peut être galvanisée et sortir un grand match. Ils ont des joueurs orgueilleux. On se méfie… Quand on a l’impression qu’il n’y a pas de danger, c’est qu’il y a un danger énorme… »