Lievremont naime plus laventure
La rédaction

Oublié les sept changements entre chaque match qui caractérisaient la méthode Lièvremont. Le sélectionneur du XV de France aime désormais la stabilité. Seul Alexis Palisson s'est incrusté.Marc Lièvremont en a fini avec sa vie de célibataire. Fini les aventures d’un soir, où le sélectionneur des Bleus testait chaque week-end de nouvelles expériences, avec sept ou huit nouveaux coups à chaque fois. Non, Marc Lièvremont est devenu sage. Sans doute une de ses résolutions de l’année 2010. Le Tournoi des VI Nations, cette année, donnera la prime à l’élaboration d’une équipe-type. Et après la performance intéressante, sans être parfaite, face à l’Ecosse, la réception de l’Irlande sera l’occasion de confirmer que la stabilité doit avoir des vertus fondatrices. Il faut dire que les changements n’étaient pas si évidents que cela à effectuer. Le cinq de devant, au vu de sa prestation énorme en mêlée à Murrayfield, jouissait d’une immunité quasi obligatoire, la première ligne (Mas, Servat, Domingo) encore plus particulièrement. Juste derrière, la troisième ligne semble être la préférée de Marc Lièvremont, et privilégier un sauteur plutôt qu’un trio plus mobile avec l’apport de Julien Bonnaire ne semblait pas forcément le choix le plus judicieux face aux Irlandais. Lièvremont ne s’y est pas trompé. C’est donc dans les lignes arrières que l’on attendait du changement. Morgan Parra n’a rien montré d’étincelant, en plus d’une réussite au but incertaine. François Trinh-Duc, une fois encore, est condamnable pour la mauvaise utilisation de son jeu au pied. Jean-Baptiste Elissalde aurait pu y trouver sa place. Mais le Lièvremont nouveau accorde décidément une confiance aveugle à ses amours de jeunesse. Au final, il aura fallu quelques trahisons de ses premières amours pour que le patron des Bleus aille chercher ailleurs. Rougerie, Fall, dehors pour cause de blessure, seuls Alexis Palisson et Vincent Clerc (qui avait déjà disputé quasiment toute la rencontre face à l’Ecosse), sont les nouveaux titulaires. Jauzion, Poitrenaud et surtout le nouveau héros Bastareaud sont enfin reconduits. Encore la preuve, pour ce dernier, que le Lièvremont nouveau est arrivé. Aimer de nouveau après une trahison, voilà les valeurs d’un homme sérieux. Reste à prouver, au Stade de France, que tout cela a du bon. Le XV de départ : Thomas Domingo (Clermont), William Servat (Toulouse), Nicolas Mas (Perpignan), Lionel Nallet (Racing-Métro), Pascal Pape (Stade Français), Thierry Dusautoir (Toulouse), Fulgence Ouedraogo (Montpellier), Imanol Harinordoquy (Biarritz), Morgan Parra (Clermont), François Trinh-Duc (Montpellier), Alexis Palisson (Brive), Yannick Jauzion (Toulouse), Mathieu Bastareaud (Stade Français), Vincent Clerc (Toulouse), Clément Poitrenaud (Toulouse). Remplaçants: Dimitri Szarzewski (Stade Français), Sylvain Marconnet (Stade Français), Julien Pierre (Clermont), Julien Bonnaire (Clermont), Frédéric Michalak (Stade Toulousain), David Marty (Perpignan), Julien Malzieu (Clermont)