JO 2018 - Perrine Laffont : "La particularité du ski de bosse, c'est qu'on ne maîtrise pas tout"
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Perrine Laffont, l'une des petites perles du Team Caisse d'Epargne et vraie chance de médaille pour l'équipe de France aux Jeux Olympiques de Peyongchang, se rendra en Corée du Sud totalement libérée. A 19 ans, elle rêve d'une breloque en or et d'une place de spectatrice pour voir à l'œuvre le génial Martin Fourcade. Interview !

Comment peux-tu expliquer à nos internautes comment tu vas faire pour revenir des Jeux Olympiques d’hiver avec une médaille d’or autour du cou ?
(Rire) C’est une bonne question ! Je vais d’abord me faire plaisir et skier comme je sais le faire. C’est la priorité. Après, si ça peut me sourire, ça sera tant mieux.

Qu’est-ce qui sera le plus difficile à gérer : les adversaires ou ta propre prestation sur la piste ?
Les adversaires, forcément. Mais les juges, également. Surtout les juges, même (sourire). Les juges sont là pour noter notre technique en descente et les sauts que l’on réalise donc c’est très important. C’est ce qui fait la particularité de notre sport. En ski d bosse, on ne maîtrise pas tout, à commencer par les juges. Le reste, je sais faire, je m’entraîne tous les jours pour ça.

Tu sors d’une victoire en Coupe du Monde, à Deer Valley. Il était prévu dans ton programme, ce pic de forme ?
On va dire que c’est dans la continuité des choses. Depuis le début de la saison, je me sens bien. Il m’a fallu un peu de temps pour trouver mes marques. Et les résultats ont fini par arriver. Ce n’est pas un pic de forme à proprement parlé, juste un bon résultat et c’est bon pour la suite (sourire).

Une victoire aux Jeux Olympiques peut faire basculer ta carrière avec un changement de notoriété, notamment. Tu es prête à cela ?
Avec mon titre de championne du monde l’année dernière, j’ai déjà eu un petit aperçu. Je sais à quoi ça peut ressembler, même si les Jeux Olympiques ont une plus grande portée, j’en ai conscience. Mais j’ai suffisamment de personnes autour de moi pour que ça se passe bien. Des gens qui me permettent de rester à ma place et qui feront en sorte que tout aille bien pour moi.

Crédit photo : Agence Zoom

"La vraie plus-value du Team Caisse d'Epargne, c'est le partage" 

Au-delà de tes prestations sportives, tu as conscience d’avoir une carrière à gérer, avec tous les à-côtés, qu’ils soient médiatiques ou commerciaux ?
Bien sûr ! Cela fait partie du job. J’ai vite compris qu’il y avait pas mal de chose à gérer et je fais en sorte de ne rien mettre à l’oubli. Après, je pense qu’il y a certaines choses à faire au bon moment. Quand la partie business commence à prendre le dessus, il faut se raisonner et repartir à l’entraînement. Je sais notamment que pendant les Jeux, je vais couper avec le business. Et encore une fois, j’ai des gens autour de moi pour me mettre en garde et veiller à cela. Ce sont des personnes qui ont un vécu, qui connaissent ce métier. Je pioche dans ce vécu, dans toute cette expérience. Et j’apprends sur le terrain, bien sûr.

De l’expérience, tu en récupères également auprès du Team Caisse d’Epargne ?
Totalement ! C’est même l’une des vraies plus-values de ce Team : le partage, l’entraide, les discussions avec les autres athlètes. On n’a pas vraiment l’occasion de se voir, même quand on est dans des disciplines qui se ressemblent. Donc avoir l’opportunité de partager des bons moments, chaque fois que l’on se voit, échanger, c’est vraiment top.

Les Jeux Olympiques, c’est l’occasion de croiser de la star, des légendes vivantes. Tu as hâte de croiser qui, toi ?
C’est vrai, mais je ne me suis pas trop poser la question… Peut-être parce que je sais que le village olympique sera un peu éclaté. En fonction des disciplines, on ne sera pas au moment endroit. A Sotchi, on était tous réunis, c’était vraiment bien. Mais s’il y a un événement auquel j’aimerai assister, pour le voir et peut-être le croiser, c’est Martin… Ouais, le biathlon, avec Martin Fourcade.