Au lendemain de la douloureuse défaite en finale, l'entraîneur de l'équipe de France de cyclisme sur piste, Florian Rousseau, veut faire taire le début de polémique concernant la tricherie du Britannique Philip Hindes. Entretien.
Florian Rousseau a la gueule de bois ce matin. L’entraîneur de l’équipe de France de cyclisme sur piste revient sur la défaite des Français en finale de la vitesse par équipe : « On ne veut pas paraître prétentieux mais on a les mines déconfites ce matin. C’est vrai que c’est une médaille et que c’est un honneur d’en remporter une aux Jeux Olympiques. On aurait préféré l’or mais l’argent est beau aussi. On pensait pouvoir gagner car on les avait battus à plusieurs reprises sur les dernières courses mais ils étaient les meilleurs. ». Le triple champion olympique ne veut toutefois pas rentrer dans la polémique concernant la chute prévue de Philip Hindes. Le Britannique a avoué avoir fait exprès de tomber après avoir manqué son départ. Une forme de tricherie qui laisse Florian Rousseau stupéfait : « Je n’ai pas de commentaire à faire sur cela. Je l’ai vu faire exprès et je sais que cela créé beaucoup d’incompréhension en France. On m’appelle pour savoir ce qui s’est passé. Je peux juste dire que c’est dommage pour le cyclisme sur piste. ».
Un règlement flou sur le sujet Le responsable du pôle France « sprint », à l’INSEP, explique que « chaque équipe a droit a un faux-départ, une chute étant comptabilisée comme telle. » et raconte qu’il avait déjà été confronté à un tel cas il y a quelques années quand il était coureur, « un Américain était tombé après avoir manqué son départ ». Une pratique assez rare donc mais qui laisse un léger goût amer quant à la performance des Britanniques, pourtant bien les meilleurs cette finale. Le règlement officiel de l’Union Cycliste International ajoute noir sur blanc que « les coureurs doivent s’abstenir de toute entente et de toute manœuvre ou mouvement susceptible de fausser le déroulement ou le résultat de la course ». Faire exprès de tomber lors d’une course olympique est-il considéré comme une tricherie ? C’est là tout le fond du débat. Pour le coach français « il n’y a pas lieu de polémiquer. Le jury est souverain et a validé la course donc on ne peut plus rien faire. On va se concentrer sur les prochaines courses». Et tant pis pour l’esprit olympique.
Par Arnaud Boisteau