William Accambray revient sur son aventure avec les handballeurs de l’équipe de France pendant les Jeux Olympiques de Londres, une semaine après la finale France-Suède dans les colonnes du JDD.
William Accambray, cantonné à un rôle de remplaçant, raconte : « Au village olympique, on partageait deux appartements : les jeunes dans l’un, les vieux dans l’autre. Moi, je dormais dans un couloir, privilège du remplaçant… J’étais le dernier couché à cause du bruit et le premier réveillé, par la grosse voix de Jérôme Fernandez ».
Fierté masculine et fierté tout court Le Montpelliérain se souvient : « À la salle de muscu, j’ai remarqué que les filles de l’haltérophilie soulevaient plus de poids que moi, alors j’en remettais une couche ». « Le matin suivant notre défaite contre l’Islande (30-29), en remontant du décrassage, on a trouvé des photocopies d’un article de L’Équipe : notre jeu n’est pas en place et on ne gagnera pas les Jeux parce que les joueurs sont trop vieux. C’est comme ça depuis notre Euro raté en Serbie. Ça nous a énervés. Bertrand Gille nous a réunis dans une chambre pendant un quart d’heure. J’ai pris la parole : “Malgré la défaite, on a dominé l’Islande, qui a galéré plus que nous pour marquer. On n’est pas mauvais.” Mon regard extérieur de remplaçant a confirmé leur ressenti » confie Accambray.
Symbole de la révolte Le joueur de 24 ans explique comment les Bleus ont vécu ces fameuses phases finales : « Après mes sept buts et la victoire contre l’Espagne en quart, tout le monde est venu me toucher la tête, par superstition. Au réfectoire, Doudou Karaboué m’a lancé un regard qui voulait dire “Respect, mec”. Sorhaindo a fait le Z de Zorro dans ma direction et m’a glissé “Tu as bien fait de venir.” Je n’oublierai jamais. Avant la demi-finale, puis la finale, on s’est enfermés à nouveau. Paradoxalement, j’ai fait ma meilleure nuit avant la finale alors que c’était le match le plus important de ma vie. On s’est dit inconsciemment que la Suède, ce serait moins difficile que l’Espagne et la Croatie. Mais sur le terrain, on était tendus. C’est le moins beau match du tournoi mais on l’a gagné (22-21)! ».
Plateau cassé : « pas un scandale » La polémique concernant le plateau télé cassé par « Les Experts » ' Beaucoup de bruit pour pas grand-chose selon William Accambray : « Il y a eu cette histoire de table cassée à L’Équipe TV. Il y avait un peu de rancœur à cause des commentaires précédents mais ce n’était pas un règlement de comptes, juste une piqûre de rappel. C’était un débordement alcoolisé. Pas de quoi faire un scandale… ». En attendant, c’est son sélectionneur Claude Onesta qui va payer ce « débordement alcoolisé » estimé à 20 000 euros.
Par Adrien Verrecchia