Double médaillée de bronze sur 50 m nage libre et 100 m papillon, la Cannoise Elodie Lorandie s’est parée d’or sur 400 m nage libre. SA course, SON objectif.
Entre rires et larmes. Elodie Lorandi, 23 ans, s’est d’abord effondrée au sortir de ce 400 m d’anthologie, synonyme de médaille d’or paralympique en S10. Sa première. De record de France (4’34’’55, soit 5 secondes mieux que le précédent qu’elle détenait déjà). « Il y a deux mois, j’étais blessée et je ne me sentais pas bien, explique-t-elle. Il y a un an, c’était pire encore. »
La Marseillaise reprise par tous les Français
Les sourires, quelques minutes après le podium, ont repris le dessus. Des sourires aussi rayonnants que l’or de sa médaille. Elodie Lorandi a parfaitement maîtrisé sa course. « Il le fallait, sinon, je ne serai pas montée sur le podium, estime-t-elle. Après avoir tenu ses adversaires, la Canadienne Aurélie Rivard, 2e (en 4’36’’46) et l’Américaine Susan Scott (3e en 4’37’’23), sur les 200 m,mon entraîneur m’avait dit de planter une mine si je le sentais. J’ai eu la chance de le sentir. De sentir la montée d’adrénaline. Si je ne le faisais pas là… »
Forte de l’expérience emmagasinée à Pékin, elle a su appliquer la stratégie parfaite. « J’ai pris du recul en quatre ans, de la maturité », poursuit-elle. Son coup de canon a laissé ses rivales à la traîne. « J’ai profité de mon 400 m, assure-t-elle. Sur cette distance, tu vois tout ce qui se passe à côté, tu as le temps. Là, sur les 100 derniers mètres je ne voyais plus rien. Comme si j’étais aveugle. J’ai sans doute relâché la pression car j’étais quand même très stressée toute la journée. »
« Pendant la sieste, j’y pensais… »
Un stress lié à sa volonté de ne pas décevoir son entourage. « Pendant la sieste, j’y pensais. Je me disais si seulement, je pouvais, si je pouvais… Pour mon entraîneur, mes proches… » Elle a d’ailleurs voulu partager sa victoire avec son public en réclamant qu’il chante La Marseillaise avec elle, sur le podium. « C’est important que tout le monde chante. Je n’avais jamais entendu l’hymne pour moi. Cet instant est merveilleux. » Avec trois médailles dont un titre, avant même son 200 m, jeudi, Elodie Lorandi devrait devenir l’une des icônes de la délégtaion française 2012.
Jérôme Savary, à Londres