Stéphane Diagana est le consultant vedette de France Télévisions pour l’athlétisme. Avant les Mondiaux de Moscou (10 - 18 août), l’ancien champion se confie sur sa vision d’expert télé.
Après les deux médailles olympiques de Londres, quelles sont les réelles chances françaises lors de ces Championnats du monde ? C’étaient plutôt des beaux Jeux pour l’athlétisme français. Des titres olympiques, on n’en a pas si souvent que ça puisque le dernier remontait à 1996. Pour ces Mondiaux, les deux médaillés de Londres seront nos deux leaders, à savoir Renaud Lavillenie à la perche (médaillé d’Or aux Jeux) et Mahiedine Mekhissi au 3000m steeple (médaillé d’Argent aux Jeux). Puis derrière, on a de grands talents comme Teddy Tamgho au triple saut, Christophe Lemaitre sur 200m et Bob Tahri qui a l’air de bien revenir sur 3000 et 5000m. Côté féminin, c’est plus réduit même si Éloïse Lesueur peut décrocher une médaille au saut en longueur.
Les récents contrôles positifs, dont celui de Tyson Gay, sont-ils inquiétants pour l’image de l’athlétisme ?Ce n’est jamais très bon. L’athlétisme est un sport qui crée l’émotion par la performance… Plus que dans les sports collectifs. C’est un repère pour les gens et avec des contrôles positifs, ça perturbe. Mais pour les sportifs, c’est rassurant de voir qu’il y a une politique antidopage qui est menée sérieusement. Il y a malheureusement des sports qui n’ont pas une attitude aussi ferme et aussi franche. Leur vitrine reste belle alors que derrière on sait ce qu’il se passe. Mais ça leur permet de conserver des partenaires, des droits télés, etc. Ces sports ont cédé à la tentation. Je pense évidemment au football mais aussi au tennis qui ont des enjeux financiers bien supérieurs et qui n’hésitent pas à étouffer certaines affaires. Et qu’on ne me dise pas que ce sont des sports essentiellement techniques. Tous les sports sont physiques !
Cela fait presque dix ans que vous êtes consultant en athlétisme pour France Télévisions. Avez-vous le sentiment d’avoir progressé depuis les Jeux de 2004 ? J’ai essayé de faire en sorte que les gens puissent mieux comprendre les enjeux, qu’ils puissent apprécier la technique mais aussi le mental de l’athlète. Après ce n’est pas à moi de dire si je me suis amélioré (sourire).
Avez-vous besoin de beaucoup travailler en amont d’une telle compétition ?Cela demande pas mal de travail parce que l’athlétisme c’est plusieurs sports à la fois. Il n’y a pas plus de proximité entre un lancer de marteau et une épreuve de marche qu’entre un match de tennis de table et un match de basket. Si on compte vingt épreuves homme et vingt épreuves femme, et si on veut se concentrer sur les trois meilleurs, ça fait 120 personnes à suivre tout au long de la saison. Mais comme ça me plaît, ce n’est pas une corvée, bien au contraire. Je suis leur actualité tout naturellement.
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Sacha Nokovitch