Assoumani a pris la température
La rédaction

Le champion paralympique et du monde de saut en longueur était avec les 35 autres sportifs du team EDF à Londres. Histoire de prendre des repères, huit mois avant les Jeux.

Le compteur affiche J- 249. À environ huit mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, programmée le 27 juillet 2012, le team EDF est parti en repérage dans la capitale anglaise. Dès la sortie du train, dans la gare principale de la ville de Big Ben, Alain Bernard, Yannick Agnel, Tony Estanguet, mais aussi Émeric Martin, Arnaud Assoumani… passent sous les anneaux olympiques. Ces trois jours ont vraiment « lancé l’année pré-olympique » de ces 36 sportifs selon Arnaud Assoumani, double champion du monde de saut en longueur handisport en 2006 et 2011. Ce voyage nous projette complètement vers les Jeux. Ça les rend palpables. » L’occasion aussi de prendre le pouls de la ville. « On sent la progressive montée en puissance, juge Émeric Martin, un pongiste handisport. En nous croisant, les Londoniens faisaient immédiatement référence aux JO. Ils nous interrogent sur les raisons de notre visite. » Sans oublier les panneaux publicitaires.

Échange avec Jonathan Edwards Après un jeu de piste visant à découvrir Londres, les sportifs ont assisté au match Federer-Nadal, comptant pour la phase de poules des Masters. « Nous avons vécu des moments privilégiés », se réjouit Arnaud Assoumani dont le record en saut en longueur est de 7,23 m. Témoin son échange avec Jonathan Edwards, champion olympique et du monde de triple saut et membre du comité d’organisation. « Jamais je n’aurai pensé pouvoir discuter ainsi avec une telle légende. Il m’a encouragé et a souhaité me voir aux Jeux olympiques. C’est ultra-motivant. » Arnaud Assoumani, né il y a 26 ans sans avant-bras gauche, vise en effet une participation aux Jeux olympiques (saut en longueur) et aux Jeux paralympiques (saut en longueur, triple saut, saut en hauteur, 100 m et 4x100 m). Ce séminaire, comme la firme française l’appelle, offre aussi l’occasion aux membres de son team d’évoquer leur préparation. De partager certains aspects comme la préparation mentale, l’approche d’événements majeurs… « Nous sommes unis par un même but, résume le champion paralympique, celui d’être fin prêt aux Jeux. » Émeric Martin ajoute : « Il est assez amusant de constater que chacun d’entre nous en est à peu près au même stade de sa préparation… Que l’on soit assuré ou non d’être aux Jeux. »

Des Jeux pour les sportifs L’échange va même plus loin puisque les sportifs pouvaient également s’entraîner. « Un créneau était programmé à six heures du matin, souligne Arnaud Assoumani. Il n’est pas inintéressant de voir comment les sportifs des autres disciplines travaillent. » D’autant que le Team EDF s’est élargi, passant cette année de 21 à 36 athlètes. « Quelques étrangers nous ont rejoints, précise-t-il. C’est l’un des nombreux autres avantages de ce team. Il reproduit pleinement l’atmosphère qui existe dans le monde du sport… L’ouverture, l’échange et même quelques bonnes rigolades entre nous. » Les membres du Team EDF ont également été sensibles au discours de Sebastian Coe, le président du comité d’organisation. « Il a insisté sur le fait que le sportif avait été placé au centre de toutes leurs réflexions, explique Arnaud Assoumani. Comme ce comité est composé de nombreux anciens sportifs, tous connaissent bien les problématiques des concurrents des Jeux. » 

Par Jérôme Savary