Un complot contre le Real
La rédaction

Les déclarations de Mourinho ont fait polémique après Real-Barça. Existe-t-il vraiment un complot contre le Real Madrid ? Le 10 sport vous apporte des réponses.

En conférence d'après-match hier soir, les déclarations de José Mourinho ont fait polémique. Mais avez-vous compris toutes ses allusions ?

« Si cette année, Pep Guardiola remporte à nouveau la Ligue des champions, ce sera après le scandale de Bernabeu. Je ne sais pas si c'est à cause de la publicité de l'Unicef ou à cause des amitiés de Villar à l'UEFA, dont il est le vice-président. Je ne sais pas si c'est parce qu'ils sont si gentils, mais ils disposent d'un grand pouvoir » a déclaré l'entraineur merengue après la rencontre. Ronaldo de son côté insiste sur « le pouvoir du Barça dans et hors du terrain ». Le 10 sport s'est demandé qui était ce fameux Villar et que lui reproche le Portugais.

Qui est Ángel María Villar ? Président de la fédération espagnole de football (RFEF), vice-président de l’UEFA, président du comité d’arbitrage de l’UEFA… Je vous évite l’énumération de toutes ces fonctions. Il faut cependant garder à l’esprit que cet ancien joueur de l’Athletic Bilbao est puissant et très influent dans le monde du football. Fonctions et biographie de Angel Maria Villar

Que veut dire Mourinho ? José Mourinho sous-entend dans ses déclarations que les tensions existantes entre Ángel María Villar et Florentino Pérez, actuel président du Real Madrid, aient pu jouer dans la victoire blaugrana. L’entraineur merengue va même plus loin en soulignant que, ce qu’il appelle le « pouvoir du Barça », leur a permis de remporter la première Champions League de Guardiola. Le Portugais a notamment cité le « scandale de Stamford Bridge » (contre Chelsea en demi-finale de la Ligue des Champions 2009, 4 pénaltys non sifflés). D’où proviennent ses tensions ? En 2004, Ángel María Villar était candidat à sa succession pour le présidence de la RFEF. Florentino Perez avait appelé à voter contre son concurrent. Au contraire, Joan Laporta, président du Barça de l’époque, a toujours soutenu l’homme de Bilbao. Villar, Basque d’origine, n’a jamais pardonné la « trahison » du président du Real. Pendant toute l’ère galactique de Perez, aucun membre madrilène n’a été accepté dans le comité de direction de la RFEF. Florentino Perez avait alors décidé de couper tout contact avec Villar. Preuve directe de la rancœur de Villar envers le président merengue et son club, pour les partisans de la théorie du complot. Mais depuis le soutien public de Laporta à Villar, le Villarato, terme utilisé pour le favoritisme azulgrana, est sans cesse revendiqué par les médias madrilènes.  Le Villarato, outil pour les médias La polémique. Ce que les médias espagnols savent faire de mieux. Le Villarato est pour les médias catalans une campagne « Anti-Barça ». La limite vers la lutte indépendantiste est très proche. Les médias et toutes ces personnalités du sport sont toujours à deux doigts de la franchir. Sujet sensible en Espagne, dans la capitale on suggère que Villar, le Basque et Laporta, le Catalan, connu pour son implication politique, s’unissent contre la capitale et son club, symbole de l’Espagne. Un peu gros. Les médias madrilènes lancent ce mot de Villarato à chaque occasion. Il n’en devient plus crédible.

Le point noir Ce qui est plus douteux sont les multiplications des fautes d’arbitrages en faveur du Barça en Coupe d’Europe : contre Chelsea en 2009, contre Arsenal en 2011 (expulsion de Van Persie), hier contre le Real… Selon les médias espagnols, la faute de Pepe ne vaut qu’un jaune et est décisive pour le reste de la rencontre (voir «Pepe n’a pas touché Alves »). Mourinho dit tout haut ce que de nombreux madrilènes et surtout madridistas pense.