Start-up : Les footeux n’hésitent plus à sortir le chéquier
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Ces derniers mois, de plus en plus de sportifs ont investi leur argent dans des start-up. Et plus particulièrement des footballeurs, désormais à l’aise dans l’idée d’investir leur propre denier dans des projets d’avenir. Une tendance qui pourrait prendre encore plus d’ampleur dans cette économie en pleine expansion.

TonyParker a lancé le mouvement. Star de la NBA, le Français s’est rapidement intéressé au business dans le monde du sport et a troqué très tôt sa casquette de meneur contre celle d’investisseur. Dans son sillage, les footballeurs ont pris le relai et deviennent depuis plusieurs mois de véritable source de financement pour des start-up toutes heureuses de trouver de plus en plus facilement des mécènes pour leur projet. Récemment, KarimBenzema (RealMadrid) a notamment pris des parts dans le Trendex, une application qui mise sur les jeunes talents, quand ValentinRongier a opté de son côté pour ArtDesignStory, leader français des tableaux connectés, dont les stars du foot comme Messi, Neymar ou encore CristianoRonaldo sont très friands.

Un marché en plein boom

Incontournable dans le monde du football, KylianMbappé a lui aussi sauté le pas. En plaçant des billes dans Sorare, la star du PSG a mis un gros coup de projecteur sur la licorne française qui tourne fort. Avec elle, c’est tout un écosystème qui a le vent en poupe. Le marché des start-up du monde sportif explose et les incubateurs fleurissent un peu partout dans l’Hexagone pour accompagner, guider et faire mûrir les projets. Des entreprises qui recrutent massivement et qui voient leur chiffre d’affaire, le plus souvent, grandir à vitesse grand V. « Les fonds d’investissement sont davantage ouverts à l’idée de faire entrer des sportifs professionnels dans leur capital car ils investissent dans des projets à impact et ils le font en ayant atteint un certain niveau de maturité », témoigne Oussama Sahban (Shab), interrogé par Stratégies.

L’image au premier plan

Plus qu’un simple concept porteur ou une idée brillante, ces start-up ont très souvent besoin d’image pour se développer. L’apport d’un footballeur, au-delà de la partie financière qui reste un pan non négligeable, est sans commune mesure. Un coup de pub XXL qui vaut, souvent, bien plus qu’une campagne de communication payée au prix fort. Au premier plan, l’image devient même un critère de réussite. Et aucun critère n’est laissé au hasard dans cet univers où chaque détail compte. Encore plus avec l’émergence du web, des réseaux sociaux et des sites qui permettent de laisser un Avis sur les entreprises. Car si les sportifs sont prêts à placer leur argent, c’est avec des conditions strictes, sur lesquelles il est impossible de renier. Leur image vaut souvent plus que leur argent. Impossible d’envisager un bad buzz sur l’un de leur investissement. Les sociétés sont donc dans l’ultra-vigilance et bichonnent leurs bienfaiteurs. Fondateurs et collaborateurs le savent, pas de droit à l’erreur quand un footeux met la main au portefeuille. Le risque de le voir quitter le tour de table, et embarquer avec lui toute la précieuse lumière qu’il dégage, est trop grand.

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