La France a beau être dans la rue, les footeux s'en cognent comme de leur première paire... de chaussures. Le 10 Sport tente de vous expliquer un tel désintérêt civique et social.
Les footballeurs ne prennent pas part aux mouvements de grève...
… parce que c'est déconseillé de faire grève quand on est en CDD Hé oui, les footballeurs sont tous logés à la même enseigne des contrats « précaires ». Trois, quatre voir cinq ans pour les plus (doués) chanceux, les contrats des joueurs de foot sont limités dans le temps. Il n'y a que Messi au Barça à pouvoir prétendre s'offrir le luxe d'un CDI, et encore... Les footeux n'ont pas donc pas l'audace d'aller manifester devant la telle incertitude de leur avenir.
… parce que c'est l'heure de la sieste Prenons exemple sur le dernier mouvement de grève du mardi 12 octobre. A l'appel des syndicats, les forces vives des réseaux contestataires s'étaient pour la plupart données rendez-vous à 14h, place de la Mairie. Difficile, pour un footballeur, de faire l'impasse sur la sieste à quelques jours d'un match décisif ! Leur vie n'étant qu'un chemin truffé de choix (Nike/Adidas, Porsche/Ferrari, Hawaï/Ibiza), les foot-branleurs cèdent - par obligation - à la tentation du câlin avec l'oreiller plutôt qu'à la douceur des banderoles et aux sandwiches poulet-mayo-crudités.
… parce que Grégory Coupet Manifester pour revendiquer un droit à la retraite à 60 ans n'est pas vraiment en accord avec le quotidien d'un pensionnaire de Ligue 1. En effet, tous partagent – en partie – la vie de personnes comme Grégory Coupet, 38 printemps au milieu de l'hiver. Et tous savent qu'en se battant pour une retraite à 60 ans, le PSG ne s'en sortira jamais… (Coupet 37 ans et demi, Giuly 30 ans, Armand 30 ans, Traoré 30 ans)
… parce que Bernard Thibault Pas facile d'arpenter les rues aux côtés d'un homme comme Bernard Thibault, patron de la CGT. Pour beaucoup, il est le produit résultant d'une association peu rassurante entre Daniel Bravo, Mireille Mathieu et Johan Cruyff... Ouais, flippant
… parce que ça coute cheeeeerrr Pour un smicard, faire grève coute 62,02 euros (brut) / jour. Un investissement conséquent quand il s'agit de joindre les deux bouts dès le 10e jour du mois, mais envisageable avec un peu de recul et d'organisation. Pour un footeux, c'est un peu plus onéreux. S'appuyant sur le salaire moyen d'un joueur de Ligue 1 (47 500 euros brut mensuel), sacrifier une journée à battre le pavé en criant des slogans dont ils ne comprennent pas le sens reviendrait à renoncer à... 2191, 90 euros (brut). C'est sûr qu'avec un taux horaire de 313 euros, contre 8,86 euros pour un travailleur lambda, le footballeur a vite fait de rester à la maison pour checker le cours de ses actions.