Faut-il la jouer ou la brader ? C’est la question, curieuse, que se posent certains clubs français au moment de jouer l’Europa League. Ce soir, l’OM a montré qu’il avait tout intérêt à la jouer.
Une victoire, deux nuls, une défaite et quelques belles émotions. C’est le contenu de l’aventure européenne de l’OM en coupe d’Europe cette saison. Une compétition où certains joueurs se révèlent, et un contexte dans lequel l’OM a toujours construit sa légende.
Garder le rythme, prendre confiance
Le 2 août, avant même le début du championnat, l’OM disputait son premier match officiel en Turquie, face à Eskisehirspor, pour un troisième tour d’Europa League. Les Olympiens avaient déjà joué deux matchs couperets avant le début de la Ligue 1, et nul ne peut contester que cela a contribué à lancer leur série de 6 victoires consécutives. En rythme, jouant avec l’intensité des joutes européennes, l’OM avait débuté en trombe.
L’automne doit-il changer la donne ? Pas vraiment. Elie Baup a d’autres arguments à mettre en avant cette fois. Maintenir les joueurs sous pression pour des matchs d’Europa League permet de garder le rythme pour la L1. De plus, avec les retours de Diawara, Lucas et Barton, le coach à la casquette aura les moyens de faire tourner son équipe. Les remplaçants auront des matchs de haute intensité à jouer, et l’occasion de prouver qu’ils ont un rôle à jouer. Instaurer une dynamique où chacun doit gagner sa place, mais sans frustrer certains, ce qui serait le cas avec un seul match par semaine.
Respecter les gènes du club
L’OM est le club le plus populaire de France, il a construit sa légende sur ses titres nationaux, certes, mais il est entré dans l’histoire par la fenêtre européenne. Quadruple finaliste continental (1991, 1993, 1999, 2004), les soirées de milieu de semaine ont gravé l’OM dans la mémoire collective. Le peuple marseillais ne comprendrait pas vraiment que l’on galvaude la coupe d’Europe.
C’est d’ailleurs ainsi que les grands clubs européens ont acquis leur popularité, et le respect. Liverpool, Manchester, le Real, Milan, le Bayern. Mais aussi le Steaua Bucarest, Porto ou le Dynamo Kiev. Qu'il soit d’un grand championnat ou non, c’est par l’Europe qu’un club grandit. En période de crise et de finances serrées, les exploits européens sont une soupape qui fera avaler beaucoup de couleuvres aux supporters frustrés.
Par Ryad Ouslimani