Mercato - PSG : «Paredes est un énorme crack !»
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Et il n’en resta qu’un. Leandro Paredes, seule recrue hivernale du PSG, pourrait incarner le milieu de terrain tant espéré par les Parisiens depuis plusieurs mois. Ancien meneur de jeu repositionné devant la défense, l'Argentin est considéré comme crack en Argentine où il est vu comme le successeur de Juan Roman Riquelme. Mais ses qualités défensives interrogent. Le 10 Sport vous présente le nouveau joueur du PSG.

« Ce petit, Paredes, sera mon successeur. » Adoubé par Juan Roman Riquelme en personne, Leandro Paredes a débarqué au Paris Saint-Germain cet hiver. Pour l'arracher au Zenith Saint-Pétersbourg, les Parisiens ont lâché plus de 40M€. Une somme qui interpelle en France, mais qui étonne moins vu d'Argentine. « C’est un crack, vraiment », s'enflamme Martin Arevalo, journaliste pour le média argentin TyC Sports et qui suit Paredes depuis ses débuts à Boca Juniors. Et la comparaison avec Riquelme lui colle à la peau depuis ses débuts. « Hector Enrique, champion du monde en 1986, et directeur technique des U15 argentins, m’a toujours dit que Paredes était un Riquelme avec de l’explosivité dans ses mouvements », nous raconte Arevalo qui assure que du haut de ses 24 ans, Paredes « a tout pour continuer à progresser. » Et si le PSG avait finalement réussi une grosse affaire en allant chercher le milieu de terrain argentin ?

Des débuts fulgurants, une suite qui intrigue

Méconnu en France, Leandro Paredes a pourtant explosé très tôt à Boca Juniors. « Paredes a débuté à 16 ans avec Boca Juniors. Très peu de joueurs arrivent à jouer si jeunes dans un club », nous confie Martin Arevalo. En 2014, l'AS Roma dépense alors 6M€ pour le recruter qui le cédera trois ans plus tard au Zenith Saint-Pétersbourg contre un chèque de 24M€. « La vente de Paredes m'a beaucoup étonné », regrette Johann Crochet, spécialiste du football italien pour Eurosport et créateur du podcast Calcio e Pepe. Suivant de près l'AS Roma, le journaliste nous explique que la Louve aurait « pu le garder 5 ou 6 ans dans son équipe sons souci. » Alors, pourquoi l'avoir cédé ? « À l'époque, la Roma était menacée par le fair-play financier. Ils avaient des ventes à faire avant le 30 juin, donc Paredes, comme Salah et Rudiger sont partis », assure Johann Crochet. Par conséquent, ce sont plutôt des raisons économiques qui ont poussé l'AS Roma à céder Leandro Paredes, ce même fair-play financier qui n'a finalement pas empêché le PSG de lâcher 40M€, hors bonus, pour un joueur dont le profil interroge.

Un profil très technique... mais limité défensivement

En effet, cet hiver le Paris Saint-Germain semblait en quête d'un profil défensif, gratteur de ballon avec un volume de jeu important. Mais est-ce vraiment le cas de Leandro Paredes ? « C’est un "enganche" naturel et aujourd’hui il a reculé et joue avec le jeu face à lui », décrit Martin Arevalo. Enganche. Un terme qui revient régulièrement lorsqu'il s'agit de parler de Paredes. Intraduisible en français, un enganche désigne un milieu créatif, sorte de playmaker. Pas vraiment le profil recherché par le PSG, mais Arevalo tempère : « Je l’adore comme "enganche" mais ce poste a quasiment disparu dans le football moderne, c’est la raison pour laquelle il s’est adapté. » Désormais plus bas sur le terrain, Leandro Paredes a évolué en Italie. « C'est à Empoli où il a été repositionné devant la défense avec grand succès et c'est la vraiment qu'il a pris ses marques à ce poste-là. Il a montré de la personnalité et une vraie prise de risque, alors que dans des équipes comme ça avec des blocs bas on s'attend à subir et à balancer des longs ballons. Mais lui pas du tout, il ressortait le ballon proprement et cherchait des solutions avec ses partenaires », décrypte Johann Crochet qui ajoute que lorsque l'Argentin est revenu à la Roma, « Spaletti a continué à l'utiliser plus bas. » S'il est redescendu sur le terrain, cela ne veut pas pour autant dire qu'il s'est métamorphosé défensivement. « Sur les phases de transition, ce sera plus compliqué », constate Johann Crochet. « Quand il n'a pas le ballon, ce n'est pas un Gueye, un Motta ou même un Allan. Il est capable de faire le boulot défensivement, mais il sera largement inférieur à un mec comme Allan. Il est bon dans la lecture du jeu, mais dans les duels, à la Roma il essayait de compenser son manque de densité physique par des fautes un peu grossières, de jeune milieu de terrain », ajoute-t-il.

Une association alléchante avec Verratti

Son profil peu défensif peut-il être un handicap pour le PSG ? Les Parisiens ayant régulièrement la possession, ce n'est peut-être pas totalement incohérent. Toutefois, c'est surtout son association avec Marco Verratti qui est en question. Mais pour Johann Crochet, les deux joueurs peuvent très bien s'entendre : « Avec Verratti, ça peut donner des choses très intéressantes. En Italie, Mancini est en train d'installer Verratti avec Jorginho plus un troisième milieu un peu plus haut qui est Barella, mais ça peut être un peu la même idée au PSG. Ils vont sans doute jouer très proche l'un de l'autre pour combiner ensemble, ressortir le ballon proprement, multiplier les passes, etc... Paredes utilise un peu plus souvent le jeu long que Verratti. » Un enthousiasme partagé par Martin Arevalo, convaincu que Paredes « va s’adapter très rapidement parce que tout ce qu’il a accompli, il ne le doit qu’à lui-même. » Orphelin de Thiago Motta, Marco Verratti pourrait donc retrouver un joueur au profil technique pour le soulager dans la sortie du ballon. Techniquement, l'association entre les deux joueurs fait donc saliver. Mais Johann Crochet prévient, Paredes « n'a pas le vice de Thiago Motta et dans les duels, il est beaucoup moins costaud. »

Une intégration rapide ?

Toujours est-il que le temps presse. Le PSG a des échéances cruciales dans les prochaines semaines et Leandro Paredes devra rapidement se mettre au diapason. Mais la situation n'inquiète pas Martin Arevalo qui rappelle que « Boca l’a vendu à la Roma et la Roma l’a prêté à Empoli jusqu’à ce qu’il gagne sa place aux côtés de Totti. » Preuve de l’abnégation de l'international argentin. Johann Crochet abonde dans le même sens. « Je pense que Paredes peut tout à fait s'imposer sur le long terme au PSG », confie-t-il et s'étonne même « d'avoir un joueur de cette qualité-là disponible sur un mercato d'hiver. » Les Parisiens semblent donc avoir misé sur le bon cheval, d'autant que Leandro Paredes est encore jeune. « Il était proche de jouer la Coupe du monde », rappelle Martin Arevalo. « Il est resté à la porte de la liste des 23. Mais il jouera la Copa America, c’est une certitude. Je lui ai toujours prédit un futur merveilleux. » Avis partagé par Johann Crochet, persuadé que « ce n'est pas un joueur d'appoint, il a vraiment les qualités pour s'imposer à Paris. » Autre détail qui a son importance, surtout compte tenu du passé récent dans la capitale, Paredes semble être très stable dans sa vie puisqu’il « a déjà formé une famille et il est très bien entouré », comme le souligne Arevalo. Concrètement, Leandro Paredes, malgré les doutes de certains, a les cartes en mains pour s'imposer, et surtout pour durer au PSG, d'autant qu'il aura rapidement un temps de jeu important. À lui de le mettre à profit pour démontrer que les Parisiens ne se sont pas trompés. À Paris, tout le monde n'attend que ça...

@Arthur_Montagne

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