Cela pourrait être l'une des plus étonnantes déchéances du football français. Strasbourg, ancien pensionnaire régulier de l'élite, se retrouve au bord du précipice. Une défaite à Châteauroux lors de la dernière journée l'enverrait en National.
L’Olympique de Marseille de l’Est. Ce qualificatif, le RCS aurait souhaité le justifier par une remontée en ces temps de liesse phocéenne. Mais l’aspect négatif de ce surnom est celui qui colle le mieux à Strasbourg et à son quotidien agité. Quand les coulisses se calment, c’est le sportif qui se dégrade. Cette fois à un point que Strasbourg ne pensait pas connaître. Son match nul à domicile arraché face au Havre (1-1) ne lui laisse qu’un point d’avance sur la zone de relégation à une journée de la fin. La situation est critique et se jouera dans une sorte de quitte ou double le 14 mai.
Les Alsaciens se déplaceront chez un concurrent direct pour le maintien, Châteauroux. Une défaite face aux hommes de Jean-Pierre Papin, un ancien de la maison, signifierait la descente en National. La division semi-pro accueillerait un budget qu’elle n’a sans doute jamais connu.
Mais l’argent ne prive pas des erreurs de jugement. La nomination de Gilbert Gress en était sans doute une. «Quand l'actionnaire majoritaire demande à un joueur que je ne nommerai pas (Grégory Paisley) de se payer Gress dans la presse, on ne peut pas s'en sortir», avait-il déclaré entre autres sorties fracassantes. Champion de France avec le RCS en 1979, Gress sera évincé après deux journées de championnat. Depuis, le bateau alsacien coule en silence. La noyade pourrait être prononcée la semaine prochaine en cas de revers à Gaston-Petit.