Sinama Mongole : À l’ASSE pour écrire une histoire
La rédaction

Passé par l'Atletico Madrid et le Sporting Lisbonne, Florent Sinama-Pongolle veut casser la baraque à l'ASSE. Il le dit haut et fort dans l'entretien qu'il nous a accordé dans l'édition stéphanoise du 10 Sport.

Lorsqu’on est prêté un an, avec option d’achat, a-t-on pour ambition de tout faire pour se poser à plus long terme ? Oui. Ma venue à l’ASSE a été réfléchie et ca répond même à une certaine logique. On peut penser ce qu’on veut, mais moi, je sais déjà certaines choses. Le club avait manifesté son intérêt il y a 3 ans, ce qui m’a conforté dans l’idée de dire oui cette fois. En plus, je rentre aujourd’hui dans un véritable projet sportif, avec un plan de carrière intéressant. Pour moi, les choses sont claires : je ne suis surtout pas là de passage. C’est d’ailleurs cette volonté de m’installer qui a été déterminante dans mon choix. Je pense faire une bonne saison à Sainté, afin de faire lever l’option d’achat et m’installer. Je me sens déjà bien ancré dans cette famille.

Tu as été la première recrue du mercato. Comment s’est passée ton intégration ? Très bien. Déjà, il n’y a pas eu la barrière de la langue, un challenge en moins. Ensuite, j’ai trouvé un groupe homogène, avec des joueurs expérimentés et des jeunes qui vivent ensemble. Au regard de mon vécu dans différents clubs, je peux vous dire que c’est très rare. Inconsciemment, il y a souvent des petits groupes qui se forment, ce n’est pas le cas ici. On ressent une union, un sens avéré du collectif et on se sent bien dans cette équipe. Au bout de 2 jours à l’ASSE, j’avais même l’impression d’être ici depuis un an !

« J’ai trouvé un groupe homogène, avec des joueurs expérimentés et des jeunes qui vivent ensemble. Au regard de mon vécu dans différents clubs, je peux vous dire que c’est très rare»

A Saint-Etienne, comme ailleurs, la coutume pour les nouveaux arrivés est de chanter une chanson. Laquelle as-tu chanté ? (Rires) Francis Cabrel : Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai. Nous étions en stage, au Chambon-sur-Lignon, tous loin de nos compagnes. Je leur ai tous mis un petit coup de blues supplémentaire à mes coéquipiers !

On sait que Christophe Galtier aime bien évoluer avec une seule pointe en attaque. Mais toi, quel système de jeu préfères-tu ? Peu importe. Lorsqu’on évolue à deux en attaque, on a, il est vrai, un peu plus de solutions pour jouer. Tout simplement parce qu’il y a toujours quelqu’un près de toi. Mais j’ai également joué seul en pointe. Comme tu l’as dit, c’est déterminé par la stratégie du coach et ensuite tu t’adaptes. Mais pour prendre un exemple concret, lors du match amical contre Lille, je me suis par exemple très bien senti. Nous avions un plan de jeu bien établi et avec une tactique de 4-4-2 mise en place, nous avons tous bien bossé et beaucoup couru (NDA, il était associé à Gonzalo Bergessio, Pierre-Emerick Aubameyang évoluant au poste de milieu droit). J’ai terminé le match avec pas mal de fatigue, mais un tel système permet d’être en alerte offensivement. De rechercher la moindre brèche pour avoir l’opportunité de marquer.

Justement, et même si la question n’est pas simple, en fonction du système en 4-4-2, avec qui préfères-tu être associé ? Tout simplement avec celui qui sera le meilleur à un certain moment. Une fois sur le terrain, tu ne peux jamais dire avec quel joueur tu préfères être associé. Ca n’a pas de sens. Au cours d’une saison, il y a toujours des périodes de réussites et d’autres moins beaucoup moins fastes pour un joueur. Que se soit Aubam’ (Aubameyang) ou Gonza (Bergessio), ils ont beaucoup de qualités et de caractéristiques différentes. Sur le vécu que j’ai ici, je me sens à l’aise avec les deux. Mais plus on fera de matchs ensemble, plus nous aurons des automatismes et c’est cela qui est important. Le reste, c’est du blabla. En revanche, il est vrai qu’avec Gonzalo, nous nous parlons en Espagnol sur le terrain. C’est un automatisme pour moi et ce point commun est indéniablement un avantage.

Si tu n’as pas de préférence quant au partenaire, quel est le style de jeu que tu préfères ? Ca rejoint ta question : ça fait deux ans que je n’ai pas joué en binôme sur le front de l’attaque. Il faut donc que je récupère assez vite des automatismes. Et j’ai l’impression de les retrouver jour après jour. J’aime bien jouer dos au but, c’est pour ça que je dis que je peux aussi jouer tout seul devant, car j’aime prendre aussi les espaces. J’ai la chance d’être polyvalent dans mon jeu. Que ce soit d’être dos au but, ou de face en profondeur pour pouvoir aller de l’avant, je n’ai pas de problème pour l’un ou l’autre jeu. Il y a encore pas mal de choses à perfectionner. D’un point de vue défensif comme offensif. Bien revenir, pour prêter main-forte derrière notamment, pour pouvoir renforcer les relations entre l’attaque et le milieu de terrain.

« Pour faire la panthère, il faudra déjà que je plante des buts régulièrement. Car, franchement, si tu mets des buts tous les 10 matchs et que tu fais la panthère, tu risques de passer pour un type prétentieux. »

As-tu déjà un objectif de buts ? Absolument pas, non. D’ailleurs, je n’en ai même jamais eu au cours de ma carrière. L’important, c’est que l’équipe finisse le match avec une victoire. Marquer des buts, il faudra le faire bien sûr, mais que ce soit moi qui les marque, ce n’est vraiment pas le plus important. Il faut penser au collectif en premier. Pierre-Emerick a encore inscrit un but (ndlr il a signé un doublé contre Arles-Avignon). C’est super bien pour l’équipe. Maintenant si je peux planter des buts, je ne les refuserai pas. C’est clair.

Tu dois le savoir, mais l’ASSE a eu dans son histoire de grands attaquants qui se muaient en panthère lorsqu’ils marquaient. Pouvons-nous espérer te voir faire ce geste ? On va essayer, oui… Mais bon, pour faire la panthère, il faudra déjà que je plante régulièrement. Car, franchement, si tu mets des buts tous les 10 matchs et que tu fais la panthère, tu risques de passer pour un type prétentieux. (Longue réflexion) Mais pourquoi pas, au fond, j’aime bien cette communion avec le public.

Tu as porté le maillot de l’équipe de France à deux reprises. Le fait de revenir à Sainté te laisse-t-il espérer un retour chez les Bleus ? N’importe quel joueur qui a gouté à l’équipe de France a forcément envie d’y retourner. C’est certain. Et puis pour l’équipe ce serait bon signe que je sois appelé, cela signifierai que l’ASSE marche bien. Pour l’instant, je suis assez loin de l’équipe de France, mais je suis quelqu’un d’ambitieux et je garde ça dans un coin de ma tête. »

On a dû t’en parler, mais le public stéphanois est assez exigeant et a beaucoup d’attentes vis-à-vis de ses attaquants. Quel lien espères-tu crée avec les supporters ? Je n’ai jamais triché, je vais donc essayer de satisfaire tout le monde. De toute façon, j’ai envie de prouver des choses au public ainsi qu’à moi-même. Je sais que Saint-Etienne est une ville qui vit pour le foot, qui vibre pour son club. Et si parfois un attaquant à des périodes où il est moins bien, je sais aussi que ça peut se résoudre par le travail et les efforts. Moi, je l’ai déjà dit, mais je veux absolument écrire une histoire avec ce club. Je suis un homme ambitieux, même si la réussite ne pourra être que collective. Quand ça va bien, ça veut dire que nous allons tous bien. Si ça va mal, on plongera tous ensemble. »

Es-tu impatient de jouer dans le Chaudron ? Oui, de plus en plus. J’ai hâte d’enfiler le maillot et de rentrer dans le stade. Je n’ai jamais eu l’occasion de joueur à Geoffroy Guichard. Quand j’étais au Havre, en première division, Sainté était en D2. Je sais déjà que le stade tout entier pousse derrière et que les joueurs adverses doivent faire face. Le chaudron, c’est l’une des meilleures ambiances en France et comme, en plus, on va également être soutenu à l’extérieur, ça va être fort.

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