Excellent depuis son arrivée au PSG, Marco Verratti a déjà réussi à se mettre observateurs français et italiens dans la poche. S’il ressemble à Andrea Pirlo, il devra toutefois le suivre sur d’autres plans que le simple jeu.
On pourrait donner le bon Dieu sans confession à Marco Verratti. Le milieu de terrain italien du Paris Saint-Germain, au visage angélique, attire la sympathie et l’innocence. C’est là où les apparences peuvent être trompeuses. Verratti, à 19 ans, est une petite tête brûlée. Une gentille tête brulée. Si la France et l’Italie se prosternent devant lui, à juste titre au regard de ses prestations, l’Italien a encore quelques aspérités de son jeu ou de sa personne à raboter. Normal, à son âge.
Les coups, il les donne Carlo Ancelotti a compris très tôt comment utiliser Verratti : devant la défense, avec une totale liberté et deux « chiffonniers » qui l’encadrent à sa droite et sa gauche. Cela veut aussi dire que l’Italien doit colmater les brèches et relancer proprement les ballons qu’il récupère. A ce niveau-là, il excelle là où on ne l’attendait pas : les contacts. « Il a la dimension d’un bonsaï, comme Giovinco, décrit Nicola Cecere, correspondant de La Gazzetta dello Sport à Paris. Mais il a tout le reste d’un taureau : fort sur ses pattes, têtu et coriace. C’est une sorte de Gattuso avec des pieds de fée ».
La fiesta, il aime ça Qui peut se vanter, à 19 ans, de ne pas aimer faire la fête ? Verratti, en bon ambianceur italien, ne déroge pas à la règle. S’il continue de la sorte, il va finir par souffler ce rôle si important à Guillaume Hoarau dans le vestiaire. Lors de la soirée anniversaire de Thiago Motta, fin août, il était ainsi le premier à chauffer l’assistance pour mettre le feu. Diego Lugano n’était pas si loin mais, là aussi, un cran derrière. A l’époque, cette sortie enjouée avait été assez mal vue mais force est de constater que son seul talent a suffi à redresser la barre.
Les insultes, il les utilise A 19 ans, là aussi, le langage est toujours fleuri. Conscient qu’il a mis le pied au pays de Molière, Verratti reste pourtant très discret sur son approche de la belle langue française. Il préfère réserver ses beaux discours aux arbitres de Ligue 1. Excellent devant la défense face au Téfécé (2-0), l’Italien avait en effet insulté l’arbitre de la rencontre puis fait son mea culpa. Enfin presque. « Je me suis un peu énervé car la faute sur Ménez me semblait tellement évidente, a-t-il avoué après coup. J'ai parlé à l'arbitre en italien et j'ai lâché quelques gros mots mais heureusement, il semblerait qu'il n'ait pas compris ce que je disais ».
Le ballon, il le garde La gourmandise faisant partie des 7 péchés capitaux, Verratti peut s’inquiéter le jour du jugement dernier. Oui, le joueur formé à Pescara est un grand gourmand. Il aime caresser le ballon, le garder, le taper aussi en direction de ses coéquipiers. Enfin, ça, c’est ce que lui a récemment conseillé Carlo Ancelotti. Cet été, ce dernier l’a chaudement sermonné lors d’une séance collective pour ne pas avoir « lâché » son ballon assez vite. Il avait alors titularisé Adrien Rabiot pour le punir et, du coup, Verratti le donne plus volontiers. Le respect de l’autorité, c’est bien là le début de la maturité.
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