Déçu par l’élimination du PSG à Saint-Etienne mardi soir en Coupe de la Ligue, Mamadou Sakho est revenu en détail sur sa situation au PSG, évoquant notamment son départ annoncé l’été dernier et ses relations parfois distantes avec Carlo Ancelotti.
Les grandes manœuvres
De manière presque inévitable, l’arrivée des Qataris à la tête du PSG ont bouleversé les habitudes du club de la capitale. Formé au Camp des Loges et membre de l’équipe première depuis ses 17 ans, Mamadou Sakho évoque cette transformation du PSG sur les ondes de RMC : « Ce qui m’impressione, c’est l’exigence sur et en dehors du terrain. A l’entraînement, beaucoup de choses ont évolué. Il y a plus du monde dans le staff technique, tout est beaucoup plus pointilleux avec notamment un diététicien. C’est vraiment au détail près », assure l’international tricolore, qui a également noté un détail important dans l’évolution de l’effectif : « Parfois, j’ai l’impression d’être dans un club étranger. Y a beaucoup plus de joueurs étrangers, ça parle moins français dans le vestiaire… Si ça aide à faire gagner le club, pourquoi pas ». Sur le plan personnel, ces changements ont bien failli réserver de mauvaises surprises au robuste défenseur parisien.
« Un départ ? La question s’est posée »
Barré par une concurrence de plus en plus importante dans les rangs du PSG, Mamadou Sakho était notamment annoncé sur le départ l’été dernier (l’OL et le Milan AC étaient sur les rangs). Une situation qui l’a poussé à se depasser afin de prouver sa valeur à Carlo Ancelotti : « La question s’est posée pour un départ, et pour progresser j’avais besoin de temps de jeu. Maintenant je n’ai pas à me plaindre, mais la question s’était posée a contre cœur. Il faut toujours faire des choix de carrière, c’est normal. J’ai essayé de faire douter Ancelotti dans ses choix pour lui montrer que j’étais bosseur et que je n’allais rien lâcher », poursuit Sakho. Un pari risqué mais qui a fonctionné à merveille, puisque le numéro 3 du PSG a non seulement retrouvé son meilleur niveau mais s’est également imposé en équipe de France. Une manière de reprendre le dessus sur son entraîneur…
Sakho-Carlo, manque de dialogue ?
D’un point de vue sportif, Carlo Ancelotti a donc offert une seconde chance à Mamadou Sakho. Mais le défenseur parisien a toutefois perdu son brassard de capitaine au passage, un rôle désormais tenu par…Thiago Silva : « Je n’ai pas eu d’explication à ce sujet. Ca ne me fait rien. Tant que je joue et que je porte le maillot, ça reste ma plus grande fierté. Il n’en a pas parlé au groupe ». Un choix qui n’a pas non plus manqué de surprendre l’ensemble du vestiaire parisien, alors qu’Ancelotti réclamait un capitaine français depuis son arrivée : « (Rires) J’ai sorti une petite blague par rapport à ça. Dans le vestiaire, je ne sais plus avec qui je parlais. On se disait : "C'est qui le capitaine, c'est Thiago ?" J'ai dit : "Ok, c'est peut-être parce qu'il sait dire oui en français qu'il est considéré comme français." Mais moi, personnellement, ça ne me touche pas du tout. Ca ne me dérange pas du tout. Ce sont les choix du coach, je les respecte. Je suis toujours parisien et ça, personne ne peut rien faire».
Quoiqu’il en soit, l’enfant du Parc des Princes a finalement poursuivi sa route avec le PSG et assiste, étape par étape, à l’évolution du club. Une route parfois semée d’embûches avec un entraîneur exigeant.
Par Guillaume de Saint Sauveur
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