Recruté par le PSG à Naples, Ezequiel Lavezzi est un très bon coup sportif. Humainement et pour la cohésion du groupe, Paris semble également avoir fait une affaire.
Issu d’un milieu modeste, Argentin passé par Boca Juniors, adulé par les tifosi du Napoli, trappu, excellent dribbleur et animé d’une constante envie de gagner, la ressemblance entre Ezequiel Lavezzi et Diego Maradona saute aux yeux. Surtout pour un joueur qui a été présenté aux supporters napolitains le 27 juillet 2007 soit 23 ans jour pour jour après celle du Pibe de Oro, qui arbore un tatouage de son idole et à qui on prête quelques relations avec la Camorra. « Il est proche de gens qui ne sont pas forcément de bonnes fréquentations mais c’est plus par méconnaissance qu’il se trouve avec elles», tempère Gianluca Monti, journaliste pour La Gazetta dello Sport à Naples.
Dévoué aux autres Car celui qui a toujours refusé la comparaison avec le Dieu des Argentins est en dehors des terrains à des années lumières de son illustre prédécesseur. « C’est un sanguin mais uniquement sur la pelouse car c’est un compétiteur né. En dehors, c’est tout l’inverse. C’est quelqu’un d’une extrême gentillesse, très respectueux et sur qui on peut toujours compter, résume Hassan Yebda, son ancien coéquipier à Naples lors de la saison 2010-11, avant de poursuivre. Quand je suis arrivé, ça été le premier à venir me parler. Il m’a donné son numéro de téléphone et m’a dit que si j’avais besoin de quoi que ce soit il était là et que je pouvais l’appeler à n’importe quelle heure. Il m’a aussi tout de suite donné le numéro d’un ami à lui pour que je puisse trouver rapidement un appartement. »
Le rigolo du vestiaire Si dans la vie de tous les jours, « El Pocho » se manifeste surtout par sa simplicité, sa générosité et sa discrétion, dans le vestiaire, il enfile le costume du boute-en-train. « C’est une personne très sociable, qui aime bien parler et rigoler. C’est un gros chambreur, relate Yebda. C’est celui qui met l’ambiance dans le vestiaire avec ses blagues et sa musique. Il passe du reggaeton et de la musique argentine. Au début je ne supportais pas, mais à force de l’écouter, je me suis surpris à adorer ça.» « Il met l’ambiance, il est toujours souriant. C’est un joueur qui fédère autour de lui », confirme Marcelo Trapasso, agent de joueurs argentin. « C’est le leader au niveau de l’ambiance dans le vestiaire, insiste encore Gianluca Monti. Il fait constamment des blagues même sur son compte Twitter. »
« Plus d’amis quand ça ne va pas en match » Mais le Ribéry du vestiaire napolitain est en revanche plutôt avare de paroles lorsque la compétition arrive. « Ce n’est pas quelqu’un qui va motiver ses partenaires, prendre la parole avant ou pendant un match», souligne Monti. « On ne l’entend pas beaucoup dans le vestiaire quand il s’agit de parler de foot. Il est dans sa bulle, préfère se concentrer sur son match, corrobore Yebda. Mais quand ça ne va pas, il peut pousser des coups de gueule et là tout le monde se tait. Ca s’est passé une ou deux fois à la mi-temps quand on perdait. Quand les choses ne vont pas comme il veut, on l’entend, et là, il n’y a plus d’amis. Il ne supporte pas la défaite, la culture de la gagne lui colle à la peau. » Ses coéquipiers parisiens sont prévenus : ils ont intérêt de gagner et de mouiller le maillot s’ils ne veulent pas subir les foudres de Lavezzi.