PSG le jeu de Pastore decrypte
La rédaction

Le jeu de Javier Pastore est disséqué depuis sa prestation face à Lyon (2-0). Le journal l'Équipe est même allé chercher une chorégraphe pour analyser la gestuelle de l'Argentin.

C'est LA bonne idée du jour. A souligner, puisque les bonnes initiatives se font rares du côté de la maison Amaury ces dernières années. Passons... En pages 16-17, l'Equipe a décortiqué le phénomène Javier Pastore en faisant appel à trois consultants bien particulier : Christophe Dugarry, dribbleur le plus énervant de sa génération avec deux gestes dans son registre - le passement de jambe et l'aile de pigeon ; Jean-Benoît Morin, biomécanien de l'université de Saint-Etienne et Armelle H. van Eecloo, danseuse et chorégraphe à l'INSEP. Voici ce qu'ils disent de Javier Pastore.

Christophe Dugarry : "Dans le registre de Zidane""Physiquement, le fait d'avoir le torse un peu droit, d'être un peu longiligne, laisse penser à certains que Javier Pastore et moi on se ressemble un peu. Mais ça s'arrête là (effectivement...). En fait, pour moi, dans certains de ses contrôles, notamment son orienté pied gauche comme lors du match contre Lyon, dimanche soir, il agit plus dans le registre d'un Zidane. Un peu comme Zizou, il se déplace pour éviter les contacts. Il cherche toujours à contrôler le ballon de manière non pas à dribbler ses adversaires, mais plutôt à les éviter."

Jean-Benoît Morin : "Un flamant rose prêt à s'envoler" "L'utilisation que Javier Pastore fait de ses bras et de ses mains est vraiment particulière. Il joue dans le déséquilibre et s'en sert pour se donner un équilibre de compensation. Même dans ses courses lentes, ses bras sont au moins au niveau de sa poitrine. Il a même les mains plus hautes que la tête lorsqu'il s'arrête net avant de changer de direction. Ses bras partent alors en l'air pour créer le mouvbement comme ceux des patineurs qui s'élancent ou les pales d'un hélicoptère (....) A l'image d'un escrimeur ou d'un patineur de vitesse, son pied avant est libre, léger, prêt à se lancer dans un dribble ou une conduite de balle, à bondir vers l'avant. Il est frêle. Il me fait penser à un flamant rose. Ils n'ont qu'un seul pied au sol quand ils dorment, prêts à s'envoler plus vite en cas de prédation."

Armelle H. van Eecloo : "Son corps réagit à ce que lui dit le ballon""Quand il court, Javier Pastore a un côté nonchalant ; il est là sans être là. Puis le ballon arrive, et d'un coup, il lâche prise, il n'est plus lui, il devient un interprète du ballon. Comme un danseur réel, qui ne pense à sa gestuelle, est traversé par une énergie, et nous transporte dans son univers. Avec Pastore, ce n'est plus lui et le ballon à côté, c'est une action concrète et vivante. Il ne fait visiblement pas on lui a appris, il a un talent autre. Les bases sont digérées, et il restitue ça avec sa propre personne. Il est instinctif : son corps réagit à ce que lui envoie le ballon. Peu importe s'il se retrouve bancal, ça donne quelque chose de fluide, rond, chorégraphique."