Présenté en grande pompe mercredi après-midi, Zlatan Ibrahimovic est la « Superstar » tant attendu du PSG, comme l’a décrit Nasser al-Khelaïfi. Mais le salaire mirobolant du Suédois fait déjà polémique dans l’Hexagone. Il devrait pourtant permettre de renflouer les caisses de l’Etat.
En parvenant à convaincre l’un des tous meilleurs attaquants de la planète foot, Zlatan Ibrahimovic, de rejoindre la capitale, le PSG entre enfin dans une nouvelle dimension. Sportive, mais surtout financière. Avec un salaire estimé à 12,5 millions d’euros nets d’impôts par an, le Suédois va devenir le deuxième joueur le mieux payé au monde derrière Samuel Eto’o et, bien évidemment, de l’histoire de la Ligue 1. Des montants jusque-là jamais atteints en France qui, depuis quelques jours, provoquent quelques remous, notamment dans la classe politique. « Ça suscite chez moi de l'indignation et presque du dégoût de voir ces salaires absolument incroyables alors que dans nos petits clubs de football, on se bat comme des chiens pour arriver à faire vivre ces clubs », s’est emportéemardi Roselyne Bachelot, l’ex-ministre des Sports, au micro d’i>Télé, suivie, hier matin sur France 2, par l’actuel ministre des Sports, Valérie Fourneyron, qui plaide pour un « plafonnement des salaires ».
Bravo : « Il faut changer d’état d’esprit en France » Questionné sur le sujet durant la conférence de presse de présentation, Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, n’a pas manqué de remettre en place la ministre : « Nous appliquons les règles aujourd’hui, nous les appliquerons demain. Je crois que le transfert est très positif pour le PSG et pour le foot français. » « Il faut changer d’état d’esprit en France par rapport aux salaires, juge notre consultant Daniel Bravo, ancien joueur du PSG. Si les Qataris le font, c’est qu’ils le peuvent. C’est positif pour la Ligue 1. On va voir des Ibrahimovic, des Lavezzi, des Thiago Silva, aussi des Salomon Kalou à Lille. Ça me plaît. Et puis, s’ils ne le gagnent pas là, ils le gagneraient ailleurs. »« C’est bien pour tout le monde, a appuyé mardi Claude Puel en conférence de presse. Pour la L1, qui accueille de grands footballeurs. Pour le PSG, qui pourra mieux assouvir ses ambitions en Ligue des champions. Et pour M. Hollande, qui pourra ainsi faire rentrer un peu plus d’argent dans les caisses de l’Etat. »
10 à 30 millions d’euros pour l’Etat ? Très critiqué, le salaire mirobolant de Zlatan Ibrahimovic pourrait effectivement s’avérer très bénéfique pour les caisses de l’Etat. S’il est difficile de chiffrer exactement combien cela va rapporter à l’Etat, les chiffres évoqués sont saisissants. « Si Ibrahimovic gagnait 12M nets/an au PSG, le club devrait payer pour lui >30M d'impôt/an. La France va se désendetter grâce au foot », tweetait en début de semaine Loïc Féry, le président de Lorient. Michel Collet, avocat fiscaliste, parle plutôt de 11 millions d’euros qui devraient tomber dans les caisses de l’Etat. « Ibrahimovic devra payer 7,5 millions d’euros au titre de l’impôt sur le revenu et 3,2 millions de cotisations sociales, explique-t-il à RMC Sport. Au titre des charges patronales, on parle de 4 millions d’euros. Zlatan Ibrahimovic garde 8,7 millions dans la poche. » « La solution, c'est de gonfler en proportion son salaire brut », indique Jacques Messeca, avocat au sein du cabinet Eversheds, à l’AFP, ajoutant que le club ne peut en aucune façon se charger de payer les impôts de sa nouvelle star. C’est pourquoi le salaire brut du Suédois devrait atteindre des sommets. Et l’Etat, après la mise en place promise par François Hollande d’une taxation des hauts revenus à 75%, pourrait encore plus en tirer profit…