Dans la lumière des projecteurs, ce match opposant le PSG au FC Barcelone à donné à voir de belles images. En coulisses, les masques tombent et les vrais visages se dévoilent, les langues se délient.
La nouvelle image du PSG :
Paris a voulu faire les choses en grand pour la réception d’un des plus grands clubs au monde. Peut-être pour se mettre à son niveau aussi. Dans les faits, cela se concrétise par un dispositif spécial. Au niveau de la sécurité, il y avait des CRS en nombre et fervents adeptes du zèle. Impossible de passer le cordon autour du stade quel que soit la fonction, qui que l’on soit et quand on demande des renseignements, la réponse est claire : « on a des consignes, circulez ! ». Le PSG ne veut pas retomber dans ses travers et gère méticuleusement son dispositif, quitte à en faire trop. Un bon millier de supporteurs se sont retrouvés bloqués à l’entrée de leur tribune à 19h alors que les portes ouvraient à 18h30, sans que personne ne vienne donner une explication. Un supporteur accuse le coup : « arrêtez de faire vos stars ».
La communication a fait un effort elle aussi. Bus bicolore, tapis rouge pour recevoir les joueurs du PSG, oriflammes tout autour des tribunes et présentation individuelle de l’effectif des deux équipes. Au son d'edith Piaf, les spectateurs ont droit à une présentation sur grands écrans du match.
Ambiance : Messi sifflé et insulté
Dans les travées du Parc des Princes, les supporteurs ont décidé de se prendre au jeu et à l'enjeu de la rencontre. Dans le public, le rouge et le bleu dominent les t-shirts et c’est encore Pastore qui a dominé le top des flocages avant la rencontre. Un classement qui sera chamboulé à la sortie des tribunes. Vous le verrez. Une petite centaine de supporteurs de Barcelone ont garni une partie de la tribune visiteurs mais lorsque les Espagnols inscrivent leur premier but un bon quart du stade se lève. Le comportement des supporteurs parisiens envers Lionel Messi est une grosse déception. Lors de la composition des équipes, le speaker à la surprise d’entendre le nom du petit argentin hué par une partie du public. Sans doute, les mêmes imbéciles qui insultent Messi après qu’il ait inscrit son but sur pénalty (54’). Honteux ! A l’applaudimètrre c’est , sans surprise, Ibrahimovic qui obtient la palme devant Pastore, Nene et une ovation toute particulière pour Sirigu. Le nom du gardien parisien a été scandé de nombreuses fois durant la rencontre. Gérard Piqué a participé au claquement de mains pour Lavezzi. Petits sifflets pour Luyindula. Enfin, Thiago Silva, dont l’image a été diffusée sur l’écran géant a l’appel de son nom, a été bien reçu lui aussi.
Maxwell a laissé de bons souvenirs au Barça, Ibrahimovic moins
Lors du traditionnel serrage de paluches d’avant-match, Maxwell, joueur des Blaugrana pendant plus de deux saisons a eu droit à un geste de la part de chacun des joueurs catalans, Puyol lui donnant même l’étreinte. En revanche, le salut était plus cordial entre les ex-Barcelonais et Zlatan Ibrahimovic, qui n’a pas laissé que de très bons souvenirs en pays barcelonais. Ibra est un homme difficile à aborder, impressionnant, trop sans doute pour Nene qui, en attendant le coup d’envoi du match du match, n’ose pas, ne serait-ce que regarder son partenaire. Le Brésilien serait moins loquace depuis l’arrivée du Suédois.
Le brouhaha de la zone mixte et Lionel Messi qui passe en sous-marin
Rarement la zone mixte, qui accueille les journalistes pour interviewer les joueurs à la fin du match, n’a été aussi pleine. Paroles d’anciens. Sur 50 m, une petite cinquantaine d’entre eux sont entassés comme des sardines. Au fond, une dizaine d’Espagnols sont venus pour l’occasion. Au rayon des comportements dans cette zone un peu spéciale, on retiendra les gentlemen Puyol et Vilanova du côté Barcelonais et Sakho, Gameiro, Verratti et Ancelotti qui ont pris le temps de répondre aux nombreuses demandes. Lionel Messi et Mathieu Bodmer ont simplement ignoré les demandes. Dernière méthode, le sourire poli, pour Armand et Fabregas. Passe.
Dans ce passage étroit, «il fait très chaud », remarque Sakho qui revient sur le match des siens et la belle performance: « On a vu une belle équipe parisienne ce soir. On a montré du caractère, de la solidarité et on a prouvé qu’on avait des ressources psychologiques en revenant au score », saluant aussi le bon comportement de son nouveau coéquipier Zlatan Ibrahimovic. « Il a montré l’exemple dans ce match notamment en venant défendre. C’est bien ». Carles Puyol, en short et chaussures vertes (autant dire à la cool) donne aussi son regard sur la nouvelle star parisienne : « C’est un des meilleurs attaquants du monde. J’ai une très bonne relation avec lui. Je vois pour lui le meilleur à Paris . ».
Kevin Gameiro, lui est toujours aussi incertain sur son sort mais le discours se veut de rigueur : « Je suis bien dans ma préparation. On engendre de la confiance avec ce match. Pour l’instant, je suis toujours parisien, je laisse le coach faire ses choix. ».
La boutique du PSG affiche complet, Ibra au sommet des ventes de maillot.
A la fin du match, le stade va se vider rapidement. Trop vite peut-être pour certains spectateurs qui ne savaient pas qu’il y aurait des tirs aux buts à la fin du match. Le trophée de Paris se la joue grande coupe, mais le trophée, lui, ressemble plus à une coupe de poussins qu’à la coupe aux grandes oreilles. Symbolique. Dehors, en revanche, la boutique officielle ne désemplit pas. Les employés parisiens enchaînent les packetages et flocages à la chaîne. Dans le top 3 des maillots les plus vendus, on reztrouve celui d’Ibrahimovic, devant Lavezzi et Pastore qui tient le coup derrière les grands. Bizarrement, il est aussi possible d’acheter des maillots à l’écusson barcelonais. Business, quand tu nous tiens.
Par Arnaud Boisteau