Pour Galtier les supporters de l'OL ont abusé avec Puel
La rédaction

Dans un entretien, Christophe Galtier condamne l'attitude des supporters, notamment ceux de l'OL. Il évoque aussi le recrutement des Verts, l'arbitrage et l'affaire des quotas.

Entraîneur de l'AS Saint-Etienne depuis 2009 et l'éviction d'Alain Perrin, Christophe Galtier a abordé de nombreux sujets dans un entretien avec les supporters de l'ASSE organisé par Le Progrès. Arbitrage, affaire des quotas, recrutement de l'ASSE, violence dans les stades...Galtier dit tout.

Les menaces contre Puel et Tigana

«Durant la saison, je me suis promené à Lyon. À cette occasion, j’ai vu deux ou trois ponts couverts d’un drap où était inscrit « Puel démission ». Je trouve que ça va loin. On dirait presque qu’il a tué quelqu’un. Du calme ! On n’est pas à l’abri de fous mais, en l’occurrence, je ne pense pas que ce soit des supporters. Là, on est dans l’extrême. »

« C’est désolant car derrière l’entraîneur, il y a avant tout un homme mais aussi une famille, des enfants. Même si je n’ai pas de relations privilégiées avec Claude (Puel), je lui ai envoyé un message de soutien. Ce n’est pas dur à vivre pour lui, parce que nous les entraîneurs, on est tellement dans l’action, pris par ce que l’on fait, que cela nous passe un petit peu au-dessus. Mais pour la famille ce n’est pas simple. »

« La vraie question qu’il faut se poser c’est comment se fait-il qu’on laisse des personnes entrer avec de telles banderoles dans le stade. Vous croyez que personne ne savait que ces banderoles allaient être sorties ! »

« Concernant Jean Tigana, ce qu’il a fait est tout à son honneur. Sa fille a été agressée verbalement. En démissionnant ainsi je pense qu’il a voulu dire que le football évoluait d’une telle manière, avec beaucoup de violences verbales, de la méchanceté et de la haine parfois qu’il ne pouvait plus évoluer dans ce milieu. Il est parti sans rien réclamer. Son geste est encore plus grand ».

La violence dans les stades

«Ce qui me déplaît, c’est toutes ces banderoles dans les stades. Dieu sait que j’ai beaucoup de respect pour les supporters, qui sont très importants. Le stade ne doit pas être un lieu où l’on vient pour revendiquer certaines choses. Ça m’énerve. Un mécontentement, on ne doit pas l’exprimer par la violence, en saccageant des infrastructures, en arrachant de sièges… Les sifflets OK mais être violent dans les paroles et dans les actes, je ne l’accepte pas du tout. On y va tout droit. C’est ce qui fera qu’un jour ou l’autre, je m’éloignerais.»

« La réaction du public bordelais (qui contre Arles-Avignon chanta : on se fait chier à l’encontre de ses joueurs), j’espère ne jamais vivre ça mais on peut la comprendre. Les insultes, la violence, non. Certaines personnes qui vont dans les stades me disent qu’on les force à dire ça ou ça. Ça existe cela. Je n’aime pas non plus ces débats qui n’ont pas de sens lancés par les médias, comme celui du dernier match contre Paris. C’est du virtuel. »

Le recrutement pour l'ASSE cet été

« Il y aura des départs et des arrivées. Je ne fonctionne pas en terme de budget ou d’enveloppe. Ça fonctionne rarement comme ça car ça dépend d’abord des rentrées d’argent, des ventes, de la masse salariale dégagée. Concernant l’été dernier, il y avait aucune possibilité de faire des joueurs à titre onéreux, autant en salaires qu’en transferts. On a dépensé 165 000 euros pour Marchal, Bocanegra, Ebondo et Batlles. A-t-il été bon ou pas bon ? Il a été très satisfaisant par rapport à ce que j’attendais d’eux en tant que professionnels. Leur respect des valeurs, de l’institution et de ce qu’ils ont pu transmettre à nos jeunes.»

« Le mercato d’hiver a été réussi. Alonso est un joueur d’expérience qui nous a montré, par moments, sa qualité. Pas assez à mon goût mais il y a des raisons. Je suis persuadé que ces quatre mois lui ont permis de préparer la prochaine saison. Je suis satisfait de l’arrivée d’Aubameyang qui doit beaucoup progresser, beaucoup s’améliorer devant le but. Il a cette qualité d’être polyvalent. Il y a des discussions pour savoir si on le garde ou pas. Il veut rester. Et puis, il ne fallait pas perdre Payet et les dirigeants m’ont suivi. Je ne l’oublierais pas. À cinq heures de la fin du mercato, ils pouvaient prendre 10 millions d’euros. »

L'arbitrage

« Il est très bon, vraiment. Il a progressé au cours des années. Le jeu est plus rapide que par le passé. Les spectateurs ont la vidéo sous plusieurs angles pour se faire une opinion. L’arbitre a une seconde de réflexion. D’ailleurs j’aurai aimé que M. Kalt prenne une seconde supplémentaire de réflexion lorsqu’il accorde un penalty au PSG en toute fin de match (Rires).»

L'affaire des quotas

«Cela a été traité comme une affaire d’état et on s’aperçoit que depuis il y en a eu d’autres. Les donneurs de leçon…Je suis sûr d’une chose : le football français n’est pas raciste. Pas du tout même. S’il y a un lieu en France où le Juif fréquente l’Arabe, le Turc, l’Arménien, c’est bien dans un stade de football. C’est ainsi dans tous les stades de France, dans tous les vestiaires.»

« Qu’il y ait une réflexion sur l’argent public investi dans le football français, c’est un autre problème. Le vrai débat est là. L’INF, Clairefontaine et les pôles espoirs sont financés par l’argent public. On forme et on éduque de jeunes de joueurs. L’axe de travail consiste à en faire des professionnels et de futurs internationaux français. Mais certains joueront pour d’autres sélections. Que fait-on alors ? C’est la question que je pose.»

« Je sais simplement que le débat était à ce niveau et non sur l’origine des joueurs. Il visait à protéger au mieux le football français, les sélections françaises. Je connais les personnes qui assistaient à cette fameuse réunion : Blanc, Mombaerts, Blaquart, ce ne sont pas des gens racistes. »