OM : Stéphan juge les recrues du mercato
La rédaction

À mi-parcours du championnat de L1, Guy Stéphan, l'adjoint de Didier Deschamps a accepté de faire un premier bilan des recrues marseillaises.

MORGAN AMALFITANO

À Lorient, où il a terminé deuxième meilleur passeur du championnat, Morgan avait largement contribué à faire briller Gameiro. Venu à Marseille pour remplacer Lucho, il a du composer avec le vrai faux départ de l'Argentin. Ses débuts marseillais ont été timides, avant d'exploser littéralement dans le clasico où il marque son premier but de la saison. Depuis le Niçois semble plus épanoui sur le terrain, mais aussi devant la presse.

« Il est prêt pour la bataille »

L'avis de Guy Stephan : « C'est un bon joueur de football doué d' une technique nettement au dessus de la moyenne et une vision du jeu intéressante. On peut l'utiliser dans le cœur du jeu ou sur le côté droit et c'est à ce poste là qu'il est en train de faire de très belles choses. Il est capable de dribbler, de déborder, de centrer. Il a un gros volume de jeu et beaucoup de tempérament. Il a envie de réussir et il a découvert cette saison le haut niveau. C'est vrai qu'il a eu des débuts un peu difficile. Il lui fallait s'adapter à un nouveau club et pas n'importe lequel. Mais certainement, le fait que Lucho ne soit pas parti, a influé un peu. Enfin dans un contexte difficile, son adaptation n'en était que plus compliquée. Il a pris sur lui, il a travaillé dur et a su passer par dessus le fait qu'il n'était pas toujours contant de son sort. Désormais, il est prêt pour la bataille. Avec son sérieux et son bagage technique, il pourrait être un élément important du groupe dans cette deuxième partie de championnat ».

JÉRÉMY MOREL

À Lorient, Christian Gourcuff lui avait confié le brassard. C'est dire s'il le considérait comme un joueur de confiance. Arrivé pour occuper un couloir gauche laissé vide par les départs de Taïwo et Heinze, Jérémy avait fait une préparation pleine de promesse, Ses montées dans le couloir, sa participation au jeu offensif, et même sa frappe avaient séduit les supporters marseillais. Mais au fil de la compétition,les carences de la défense marseillaise sont apparues plus profonde qu'une simple question de dialogue sur le terrain. La défense centrale tout d'abord puis Azpi sont revenu à leur meilleur niveau. Malgré une progression, Morel lui tarde à trouver son rendement idéal.

« Il a connu des soucis d’adaptation »

L'avis de Guy Stephan : « Tout comme Morgan, Jérémy a connu des soucis d'adaptation, d'autant qu'il n'avais jamais évolué dans sa carrière ailleurs qu'à Lorient. Il a alterné le bon et le moins bon mais ça reste un joueur solide, qui à mon avis va s'améliorer dans la deuxième partie de saison, maintenant qu'il a bien compris dans quel club il était. C'est vrai que Jérémy était habitué au système de jeu lorientais, en 4-4-2 auquel il était très attaché. Maintenant, s'il a souhaité changer de club, c'est qu'il voulait voir autre chose. Ce genre de joueurs sait que quand il change de club, il va aussi probablement changer de système de jeu, de méthode d'entrainement et d'exigence. Mais, ça vaut pour toutes les recrues, ce n'était pas facile parce qu’ils sont arrivés dans un contexte extrêmement délicat. Quand on a trois points au bout de six matchs, on se demande où on est arrivé. Et là les qualités footballistiques ne suffisent pas. Il faut aussi de la force mentale et savoir rebondir ».

NICOLAS NKOULOU

On l'annonçait comme une sorte de troisième larron dans la défense centrale, après Diawara et Mbia. Mais l'ex monégasque s'est vite imposé comme une pièce essentielle du dispositif marseillais. Sa titularisation a contribué à stabiliser l'axe central et son association avec Diawara fait merveille. Sa hargne en ont fait l'un des chouchous du Vélodrome, où il donne l'impression d'avoir toujours joué. Et comme le Cameroun n'est pas qualifié pour la CAN, l'OM comptera sur son entente avec Stéphane Mbia pour constituer un nouvel axe central. A l'heure de partir en vacances, Nicolas Nkoulou est certainement la meilleure affaire réalisée par l'OM en juin dernier.

« Tout pour devenir un pilier »

L'avis de Guy Stéphan : « Il était vraiment à deux doigts de signer à Lyon, et Didier a beaucoup insisté pour le faire venir, c'est sans doute ce qui a fait basculer son choix au dernier moment. Malgré son jeune âge, Nico est un joueur déjà très mature. C'est en même temps un guerrier et un joueur capable de bien relancer. C'est surtout un joueur régulier dans la performance. Il fait en tout cas partie des très bonnes satisfactions de cette première partie de championnat. La paire Diawara-Nkoulou apporte beaucoup de garanties. Nicolas a beaucoup d'atouts pour devenir un pilier de l'OM. Mais il doit aussi faire attention à certains gestes qui lui valent de nombreux cartons. Il faut qu'il progresse dans ce domaine ».

ALOU DIARRA

On s'est longtemps demandé si l'histoire entre Diarra et l'OM ne serait pas qu'une succession de rendez-vous raté. Premier choix de Deschamps lors du recrutement précédent, le capitaine bordelais était finalement resté en Gironde. Mais son arrivée en juin dernier n'a pas comblé loin s'en faut les espoirs qu'elle avait suscité. Même si la succession était quasi impossible après Heinze, il n'aura jamais été le patron qu'attendaient les Marseillais. Ni dans le vestiaire ni sur le terrain où il a souvent peiné. Son passage sur le banc lui a permis de résoudre ses problèmes de dos. L'arrivée de Mbia l'a soulagé de certaines responsabilités et lui a rendu un peu de lustre. Le joueur est en progrès mais le meilleur reste à venir !

« L’OM peut même perturber le capitaine des Bleus »

L'avis de Guy Stéphan : « Alou doit mieux faire. Il a alterné le bon et le moins bon. Il est vrai qu'il a aussi été embêté par des problèmes de dos qui ne l'ont pas empêché de jouer mais qui l'ont diminué à certains moments. Lui aussi à changé de club et de dimension, même si bordeaux n'est évidemment pas un petit club. Mais Marseille reste Marseille, avec ses exigences, sa dimension et ça peut même perturber le capitaine de l’Équipe de France parce que la vie de tous les jours n'est pas la même. L'équipe de France, c'est cinq ou six fois par an. L'OM c'est tous les jours, et tous les jours il faut montrer qu'on est le meilleur. Il est conscient qu'il doit mieux faire dans la deuxième partie de la saison. Après on peut retenir soit les mauvaises prestations soit les bonnes. Moi je préfère la deuxième solution, en particulier sur les matchs de coupe d'Europe ».

DJIMI TRAORÉ

À 31 ans, le Malien est arrivé à l'OM avec un statut très officiel de doublure de Jérémy Morel. Et il a répondu présent quand le club en a eu besoin. Il est de la victoire au Pirée, de la qualification à Dortmund, il, a même joué dans l'axe en coupe de la ligue, contre Lens. Mais Djimi est aussi ce type de joueur d'expérience qu'un entraineur aime avoir dans son vestiaire.

« Il a joué son rôle »

L'avis de Guy Stéphan : « Il est venu dans un contexte bien précis. Il était sans club, Didier voulait une doublure qui avait déjà connu le haut niveau au poste d'arrière gauche. Djimi a évolué dans de très grands clubs. Même s'il manquait de compétition puis qu'il revenait à peine d'une blessure qui l'avait stoppé l'année dernière, il a joué son rôle. II la suppléé Jérémy quand on en a eu besoin. Il apporte sa très grande expérience, il est très bon dans le jeu aérien. On sait que ce n'est pas un joueur très vif mais quand il a fallu l'aligner à Olympiakos, il a répondu présent. Idem à Dortmund, donc son apport n'est pas négligeable. Il a participé à de très belles victoires ».

GENNARO BRACIGLIANO

Comme Djimi Traoré, il est né le 1er mars 1980. Comme Djimi Traoré il est arrivé avec un statut de doublure qu'il assume avec beaucoup de bonne humeur. Il a été titularisé une fois cette saison, en coupe de la ligue contre Lens (4-0). Mais lui aussi occupe toute sa place dans le vestiaire marseillais.

« Il pousse beaucoup ses coéquipiers »

L'avis de Guy Stéphan : « Évidemment, il joue peu parce qu'il est le numéro deux d'un très bon Mandanda. Mais comme Djimi, c'est aussi un joueur intéressant pour ce qu'il peut apporter dans le vestiaire. « Gennaro » est quelqu'un de très positif, il pousse beaucoup ses coéquipiers... C'est bien d'avoir des joueurs qui sont contents d'être doublures. C'est très important pour la vie du groupe. Bien sûr dans un groupe de professionnels, tout le monde espère jouer mais Gennaro comme Djimi savait très bien ce qui les attendaient en venant à Marseille. Quand on a bien compris cette situation et qu'on l'a bien digérée, ça n'empêche pas de donner le meilleur de soi même. Psychologiquement c'est très important de bien le vivre. Pour qu'un groupe fonctionne bien, il en faut pour tout le monde ».

Retrouvez Le 10 Sport jeudi dans vos kiosques