Le PSG cale depuis que Javier Pastore est à la peine. Quatre mois après son arrivée, l’Argentin est déjà indispensable. Ce que Lucho Gonzalez n’est jamais parvenu à faire en un peu plus de deux ans.
Même s'il est beaucoup moins bien depuis plusieurs semaines, Javier Pastore a eu une adaptation supersonique à la Ligue 1, à des années-lumière de celle de Lucho Gonzalez (voir plus bas). Débarqué en France en juillet 2009 avec la même étiquette que son compatriote argentin, Lucho est depuis devenu intermittent du spectacle. Au-delà de leur nationalité, tout semblait pourtant les rapprocher : deux des plus gros transferts de la Ligue 1, un rôle de meneur de jeu à l’ancienne, ce don de faire jouer les autres à la perfection, d’imposer le rythme d’une rencontre, de voir juste et vite… Mais si Pastore a su s’imposer et prouver tout son talent en un claquement de doigts, celui de Lucho ne s’est jamais révélé, mis à part un interlude de cinq mois avant le sacre marseillais en 2009-10.
« Lucho n’est pas décisif comme Pastore »
« Lucho, est beaucoup moins fort dans le un contre un. Il n’est pas capable d’éliminer plusieurs adversaires comme peut le faire Pastore. Il n’a ni son jeu de corps ni ses jambes ni son accélération, analyse Omar Da Fonseca, spécialiste du football argentin. Pastore élimine grâce à ses feintes de corps, ses feintes de dribble. Lucho garde très peu la balle, il n’est pas dans un registre de conservation du ballon. Il joue en une ou deux touches de balle seulement. C’est comme ça qu’il accélère le jeu. Il distribue ou se situe dans la continuité d’une action. C’est un joueur qui entre dans un prototype d’équipe mais qui ne va pas sauver ou débloquer une situation individuellement. Ce n’est pas un joueur décisif contrairement à Pastore. Dans les vingt derniers mètres, Pastore élimine, frappe. Il finalise les actions et tente de faire la différence. »
« Un manque de mouvement autour de Lucho »
Alors qu’on attendait de lui qu’il soit le joueur déterminant de l’OM, l’homme capable de faire basculer un match à lui seul, Lucho Gonzalez n’en a pas les capacités. « El Comandante » est un chef d’orchestre, dépendant des autres et incapable d’évoluer dans un rôle de soliste. « Lucho est un joueur qui a besoin des autres, d’avoir minimum trois ou quatre joueurs qui font des appels autour de lui, certifie Da Fonseca. Il a une grande qualité de passe, une très bonne vision du jeu et un bon timing. Il faut qu’il fasse jouer les autres et qu’il ne fasse que ça. Qu’il y ait du mouvement autour de lui, comme c’était le cas à Porto ou à River qui étaient des équipes conquérantes avec trois, quatre, cinq joueurs portés vers l’offensive. Ce qui n’a pratiquement jamais été le cas à l’OM. »
Orphelin de Niang
Le problème de Lucho Gonzalez proviendrait donc du système tactique mis en place par Didier Deschamps et de la faible animation offensive de celui-ci. « A Marseille, les joueurs sont trop excentrés, trop éloignés de lui. Les milieux sont trop défensifs et les arrières latéraux ne montent pas assez, poursuit Da Fonseca. La seule période où il a été bon à l’OM, c’est quand il avait Niang devant lui, qui multipliait les courses. A Porto, il avait au moins trois joueurs comme Niang autour de lui. » Niang parti, Lucho est orphelin d’une relation technique qu’il prisait et devrait suivre le même chemin que celui emprunté par le Sénégalais : l’exil. L’Argentin n’aura donc jamais réussi à conquérir le cœur de la France du football. A l’inverse de Javier Pastore qui, lui, a réussit à l’exploit de le faire en quelques matchs.
Pastore, une bien meilleure adaptation que Lucho
En comparant leur première saison en Ligue 1, après 14 journées de championnat, on constate que Javier Pastore pèse beaucoup plus sur les résultats du PSG que Lucho de son temps avec l’OM.
Javier Pastore (2011-12)
Matchs joués : 12
Buts : 6
Passes décisives : 2
Victoires : 9 (75 %)
Nuls : 2 (16,67 %)
Défaite : 1 (8,33 %)
Lucho Gonzalez (2009-10)
Matchs joués : 8
But : 1
Passes décisives : 2
Victoires : 4 (50 %)
Nul : 1 (12,5 %)
Défaites : 3 (37,5 %)