Prêté à l'OM en toute fin de mercato, Joey Barton va enfin faire ses débuts en Ligue 1, dimanche lors de la 14e journée contre Lille. Pour l'occasion, l'ex-joueur de QPR s'est livré à une véritable introspection. De l'argent dans le milieu du foot à son passage par la case prison, il n'occulte rien. Extraits.
« Plus tu as d'argent, plus tu as de problèmes » Près de trois mois après son arrivée en France, Joey Barton est plus qu'impatient de faire ses premiers pas en Ligue 1. La faute à une suspension de douze matchs écopée en toute fin de saison dernière en Premier League. Mais alors que sa première dans le championnat approche, l'Anglais s'est confié sur lui et son passé dans L'Equipe. Car, selon lui, l'argent ne fait pas que du bien. Bien au contraire : « Tu perds un peu de vue le sens des choses. Ça n’est pas un salaire normal. Et personne ne nous apprend, personne ne vient et dit : "Voilà ce que tu peux faire de ton argent". L’argent résout énormément de choses, mais plus tu as d’argent, plus tu as de problèmes, en même temps. Quand j’étais en prison, je gagnais sept livres par semaine. Et c’était presque plus simple. Tu as sept livres, tu vas acheter à manger avec, et c’est tout. »
« QPR, un choix dicté par l'argent » Et justement, le joueur formé à Manchester City en sait quelque chose. Lui, -comme bon nombre des footballeurs- n'a pu échapper aux dérives de l'argent. Chose qu'il reconnaît sans détour. « Quand je suis allé à QPR (en 2011), c’était un choix dicté par l’agent, oui, a-t-il révélé. Et je n’ai pas aimé ce que j’ai fait, et je me suis juré que je le referais jamais. C’était la première fois de ma vie que je prenais une décision pour l’argent, parce que ma copine allait coucher. Mais je ne me suis pas senti bien. »
« Beaucoup de chance » Et s'il n'est pas fier de ce qu'il a fait à QPR, le néo-Marseillais revient, en revanche, avec nostalgie sur une phase sombre de sa vie : son incarcération pendant 77 jours pour avoir agressé deux personnes dans la rue dans le centre de Liverpool : « Au-delà des barreaux à la fenêtre qui t’empêchent de sortir, les choses qui me manquaient vraiment, c’était mon propre oreiller, mon lit, prendre une douche quand je voulais. Ces petites choses. Les voitures, les filles, les boîtes de nuit, ça ne te manque jamais, pas un instant. Ça m’a servi pour mieux hiérarchiser mes priorités, et aussi pour me donner une conscience sociale (…) Je sais que j’ai beaucoup de chance, mais j’ai travaillé aussi. »
« Peut-être trop intelligent pour être footballeur » Très actif sur les réseaux sociaux, avec près de 2 millions de followers sur Twitter, Joey Barton se veut, avant tout, un homme de convictions. Il se sent investi d'une mission : non pas d'être un modèle, mais d'être proche du public. Ainsi, il prend un malin plaisir à donner son opinion sur tout. « Je ne devrais pas le dire, mais je suis peut-être trop intelligent pour être footballeur ! Il y a beaucoup de joueurs intelligents, mais ils ne montrent pas ce côté d’eux. Moi, je donne mon avis, a-t-il assuré. Par exemple, j’ai beaucoup de problèmes avec la religion, et je le dis. Je viens pourtant d’un milieu très catholique. Mais je n’y crois pas, je ne vais pas vivre ma vie en fonction d’un livvre. Après, les gens font ce qu’ils veulent. Mais, franchement, les dinosaures étaient là avant la Bible, alors pourquoi la Bible n’explique pas les dinosaures. »
Retrouvez l'intégralité du dossier sur Joey Barton dans Le 10 Sport de cette semaine, en kiosques ou en ligne