Demain, l’Olympique de Marseille affrontera l’imprononçable club d’Eskisehirspor. A priori, il n’y a pas de raison de s’inquiéter outre mesure. Prudence quand même.
Jeudi soir à vers 20h45, il sera inutile de réclamer quoi que soit aux commerçants d'Eski'ehir. Tous les habitants de cette ville de l’Anatolie centrale seront soit au stade, soit devant leur télé, tel un seul homme pour regarder leur équipe favorite. La ferveur qui entoure l’équipe Eski'ehirspor dépasse les limites du fanatisme. Lorsque le club jouait en troisième division turque dans les années 90, ce ne sont pas moins de 25 000 supporteurs qui se déplaçaient au stade, comme si Quevilly jouait devant une telle foule en National. Voilà le point fort de cette équipe Eskisehirspor : ses supporteurs. Nous vous avions montré des vidéos de ses supporteurs, réputés très sympathiques par les autres ultras du pays. Une sorte de kop Lensois à la sauce turque. Mais à part ses supporteurs, il semblerait que Es-Es, comme on le surnomme, ne fasse pas vraiment le poids face à l’OM . Club phare des années 70-80, Eskisehirspor Kulübü s’est effondré, passant de la première à la troisième Ligue dans les années 90, c’est seulement en 2006 que les Turcs sont revenus au plus haut niveau.
Ce qu’il faudra surveiller L’équipe de Ersun Yanal, ancien sélectioneur national (2004-2005), dont la majorité des joueurs sont Turcs possède quelques joueurs de bon niveau. Le défenseur central Servet Cetin, le milieu Alper Potuk ou encore l’attaquant Batuhan Karadeniz, tous trois internationaux ainsi que le défenseur Coskun Sezgin, que le PSG et le TFC avaient pisté à la trêve de la saison 2010/2011, quand le PSG était pauvre. La politique du club est simple : mélanger l’expérience avec la jeunesse avec de vieux briscards comme le Brésilien Dedê, 34 ans, un ancien du Borussia Dortmund ou encore le Sénégalais de 31 ans Diomansy Kamara passé par Fulham et auteur de 15 buts la saison dernière en championnat.
« L’OM n’en fera qu’une bouchée » Le dernier Français à avoir disputé un match face à Eskisehirspor, c’est Grégory Tadé. Le Nantais d’origine, cousin d’Emerse Faé, les a affronté la semaine dernière avec le club écossais de Saint Johnston en tour préliminaire de la Ligue Des Champions (0-2 ; 1-1) . Et selon lui, cette équipe n’inspire pas la peur « Au milieu, ils ont vraiment de bons tripoteurs de balle, ils sont forts dans la conservation, avec Tello par exemple. Mais ils ne mettent pas d'impact physique, pas de pressing, pas de tacles ; ils aiment surtout les échanges vifs et les dribbles. Derrière, ils sont largement prenables. Servet Cetin est très grand, expérimenté, mais très lent, Diego aussi ; je l'ai un peu 'charbonné' et après il m'a semblé avoir un peu peur. Pour les latéraux, à gauche, Dedê est tranquille techniquement, mais il n'a plus ses jambes de 25 ans, quand il était à Dortmund. À droite, en revanche, Sari est dangereux, il monte beaucoup, se retrouve dans les seize mètres. C'est lui qui a marqué contre nous. De fait, il laisse de l'espace dans son dos ; défensivement, il n'est pas bon.Leur gardien belge est immense aussi et il veut s'en servir en sortant sur tous les ballons aériens. Sincèrement, nous, nous n'avons pas été ridicules contre Eskisehirspor, mais je crois que l'OM ne va en faire qu'une bouchée. À condition, évidemment d'avoir la bonne attitude, de jouer sérieusement. » déclare-t-il dans les colonnes de La Provence. Et si la potion magique semble facile à élaborer, le plus grand adversaire de l'OM en ce début de saison semble être lui-même.
Par Arnaud Boisteau