Symbole du mercato low cost de l’OM, Kassim Abdallah s’est rapidement adapté, malgré des blessures, à sa nouvelle vie du côté de la Canebière. Il savoure mais n’oublie pas d’où il vient.
Dans un entretien accordé au Parisien, Kassim Abdallah ne s’est pas attardé sur la situation sportive de l’OM ou sur ses propres performances personnelles. Alors qu’il a montré de belles qualités dans son couloir droit, malgré un physique atypique pour ce poste, le natif des quartiers Nord de Marseille est revenu sur son passé et sa vie avant de découvrir le haut niveau. Originaire de la Busserine, la vie n’était pas toute rose lorsqu’il n’était encore qu’un inconnu du grand public.
Une famille unie Très attaché à sa mère, Abdallah aurait pu lui permettre de vivre plus aisément avec les 40 000 euros qu’il toucherait à l’OM. Mais, en accord avec elle, il n’a pas voulu lui changer ses habitudes. L’argent ne fait pas le bonheur, dit-on : « Elle est bien ici, dit le joueur de l’OM. Je pourrais lui offrir une villa dans un quartier éloigné, retranché… mais elle ne voudrait pas y aller car ses copines auraient honte de venir ! Cela ne l’intéresse pas ». Le latéral droit olympien garde donc cet argent de côté afin de lui offrir une maison aux Comores. L’argent ne monte pas à la tête. A 25 ans, il n’oublie pas l’enfance qu’il a eu en compagnie de ses quatre frères et sœurs : « On ne vivait pas dans le luxe. On avait l’essentiel, pas les détails : les jouets, la PlayStation… On partait à l’école avec le strict minimum dans la trousse, on usait notre seule paire de baskets jusqu’à ce qu’elle soit morte. On s’en contentait. »
Un parcours atypique Avant de débarquer au centre Robert Louis-Dreyfus et de fouler la pelouse du Vélodrome, Abdallah a tout connu. A l’image de Steve Savidan ou d’Adil Rami, il a multiplié les activités pour vivre et faire vivre sa famille. Responsable de la buvette lors des manifestations du quartier, peintre sur des chantiers, chauffeur-livreur, Abdallah a tout connu. En plus de ces petis boulots, il évoluait à Marignane en CFA : « Les 600-700 € par mois que je touchais comme joueur de Marignane en CFA amélioraient un peu les choses. »
S’en sortir face au quartier La Busserine n’était pas le quartier le calme de Marseille. Les témoignages de ses amis sont frappants : « La Busserine était le supermarché de la drogue ». Une phrase qui montre le chemin parcouru par Abdallah avant de devenir pro. Il a su rester sur le droit chemin malgré l’environnement : « Il faut avoir du caractère pour s’en sortir, ne pas choisir les stups comme solution par défaut. Personne ne va s’emboucaner à vendre du shit par plaisir » déclare un autre ami. Alors que son city n’a plus de cages, que la Busserine est le « seul quartier marseillais à ne pas avoir de pelouse synthétique », Abadallah n’hésite pas à revenir très souvent. Sans lui, il ne serait peut-être pas en train de se faire un nom sous le maillot olympien.
Par Mathieu Lefevre