Auteur d'une saison exceptionnelle avec l'Olympique de Marseille, André Ayew doit confirmer. Sa force mentale hors norme pourrait l'emmener bien plus haut. Vous partagez cet avis ?
Précurseur. Voilà un terme qui pourrait résumer à lui seul la famille Ayew. Si le père, Abedi Pelé, avait déjà à l’époque eu un temps d’avance sur tout le monde au niveau capillaire en lançant la mini-queue de cheval façon Obi-Wan Kenobi, à 21 ans, son fils cadet, André, semble lui aussi en avance sur son temps. Révélation marseillaise de l’exercice précédent, l’international ghanéen a toujours eu des prédispositions naturelles hors du commun. « Il avait déjà ces qualités individuelles sur le plan technique, cette percussion et cette capacité à éliminer. A l’entraînement, il faisait déjà des gestes qui en disaient long sur ses facultés », se remémore Christian Gourcuff, son ancien coach à Lorient. Pourtant lors de son prêt dans le Morbihan, Dédé n’a jamais réussi à s’imposer. « Il manquait d’humilité pour évoluer dans le jeu, poursuit Gourcuff. Il a eu énormément de mal dans le jeu collectif mais il était jeune et c’est certainement pour ça qu’il n’était pas prêt physiquement et mentalement. Aujourd’hui, il a gagné en puissance, a acquis une certaine maturité et évolue surtout en confiance. »
Une foi inébranlable en lui La confiance. Ce qui a toujours habité André Ayew et lui permet aujourd’hui de s’imposer parmi les meilleurs joueurs de Ligue 1. « Au-delà de ses aptitudes physiques, c’est son mental qui fait la différence, assure son ancien partenaire lorientais, Oscar Ewolo. Ce qui m’a marqué, c’est sa détermination, son assurance dans son potentiel. Il ne jouait pas et avait déjà cette certitude. Il nous le disait d’ailleurs. » « Peu de joueurs affichent une telle personnalité à cet âge là, soutien Claude Le Roy, qui l’a lancé avec la sélection du Ghana. Il a un très fort caractère. Avant le match pour la 3e place contre la Côte d’Ivoire lors de la CAN 2008, il a par exemple failli en venir aux mains avec la star de l’équipe. Alors qu’il n’avait que 17 ans et participait à sa première grande compétition internationale… »
« Quelqu’un de très ambitieux » Sûr de ses moyens, au gré des prêts et d’une saison 2009-2010 où il contribue fortement à la montée d’Arles-Avignon en Ligue 1 et surtout à la qualification du Ghana en quarts de finale de la Coupe du monde 2010, André Ayew devient incontournable et réussi la prouesse de s’imposer l’année suivante à l’OM. Mais le plus dur commence pour lui : confirmer que sa dernière saison n’était pas qu’un feu de paille. « C’est quelqu’un de très ambitieux, prévient Fabien Audard, qui l’a cotoyé à Lorient. Il a une grosse confiance en lui et c’est ce qui fait sa force. Cette insouciance peut lui permettre d’atteindre le plus haut niveau. »
« De la trempe des plus grands » Pour Oscar Ewolo, cela ne fait aucun doute, André Ayew est promis à un avenir doré et pourrait s’imposer parmi les plus grands joueurs de la planète dans les années à venir. « Il peut aller très, très loin. Le mental, c’est ce qui fait la différence entre les bons et les grands joueurs. Lui est de cette trempe, assure le milieu brestois. Déjà pour faire ce qu’il fait à son âge, à Marseille où la pression est énorme, c’est fort. S’il peut le faire à l’OM, il peut le faire dans un grand club d’Europe. Ca ne me surprendrait pas. Au contraire, car en évoluant dans un environnement avec des joueurs plus forts, avec son caractère et sa capacité à travailler, il voudra démontrer qu’il est au même niveau qu’eux. »
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