OM, Didier, des clans
La rédaction

À l’OM depuis deux saisons et demie, Didier Deschamps est respecté de tous pour son palmarès et ses compétences. Mais l’homme qui a redonné le goût des trophées à Marseille ne fait toutefois pas l’unanimité.

SES SOUTIENS SON STAFF Didier Deschamps est un homme à poigne. Il l’était sur un terrain et continue de l’être en dehors. Leader dans l’âme, il construit toutefois son management autour d’une équipe de fidèles lieutenants. Le plus fiable d’entre tous reste Guy Stephan, adjoint de Dédé à l’OM. Toujours à quelques centimètres du coach, l’ancien DTN est même l’un des rares seconds dans le championnat de France à venir régulièrement en conférence de presse. Didier Deschamps peut aussi compter sur Antonio Pintus, préparateur physique qu’il a fait venir de la Juventus. Mais également Nicolas Dehon, entraîneur des gardiens, transfuge du PSG, à la demande de Steve Mandanda. Une équipe resserrée en qui il a entièrement confiance. Une proximité qui suscite également quelques jalousies puisque ces aménagements ont nécessité le « reclassement » d’anciens, comme Christophe Manouvrier par exemple, responsable de la préparation physique… avant l’arrivée de Pintus.

SES JOUEURS L’entraîneur de l’Olympique de Marseille a ses hommes, sur le terrain et dans le vestiaire. Des cadres sur lesquels Didier Deschamps s’appuie pour faire passer des messages et prendre le pouls de ses troupes. Alou Diarra fait partie de ceux-là. Le Bayonnais a tout fait pour le faire venir à Marseille et le lien qui les unit nourrit même quelques jalousies au sein du groupe phocéen. Car même mauvais, Alou Diarra a souvent eu sa place dans le onze titulaire de Deschamps. Idem pour Lucho Gonzalez, à côté de ses pompes depuis le début de la saison, mais régulièrement aligné d’entrée de jeu. Un temps aujourd’hui révolu, car le coach a su évoluer et fait désormais jouer les meilleurs, mais cette mue a pris du temps. Et elle s’avère parfois payante puisqu’avec Azpilicueta, Deschamps a aussi insisté malgré des prestations pas toujours convaincantes. Il en récolte les fruits puisque l’Espagnol est étonnant de fraîcheur et d’efficacité depuis un mois.

JEAN-PIERRE BERN'S Jean-Pierre Bernès, agent de Didier Deschamps, est la cause de bon nombre de ses soucis. L’influence de son conseiller pèse en effet sur l’ensemble des strates de l’Olympique de Marseille. À commencer par José Anigo, son ennemi juré. Lorsque Deschamps a signé, en 2009, le président Jean-Claude Dassier a tenté de positionner Bernès dans l’organigramme du club. Une opération qui a rapidement capoté devant la colère d’Anigo, proche des réseaux concurrents à celui du clan Migliaccio, associé de Jean-Pierre Bernès. Un homme qui participe néanmoins aux affaires de l’OM en contribuant à la venue de joueur comme Alou Diarra ou encore César Azpilicueta.

SES ENNEMIS JOSÉ ANIGO Leur inimitié est apparue au grand jour à la fin du mois d’octobre. Des non-dits, les deux hommes sont passés aux petites phrases pour finalement s’affronter à discours ouvert, et pas n’importe lesquels : «Ce qu’a dit Didier est bête et irresponsable. J’en ai plein les couilles ! » La principale cause de leur conflit : Jean-Pierre Bernès. José Anigo voit en l’agent de Didier Deschamps un danger susceptible d’empiéter sur ses plates-bandes et autres prérogatives. Directeur sportif de l’OM, Anigo a parfois été mis à l’écart des actions menées par Deschamps et Bernès. Les conséquences de ces relations tendues ont leur importance dans le club puisqu’en tant qu’historique du club (il est là depuis 20 ans), Anigo à ses fidèles dans les bureaux, le staff (Manouvrier) mais également dans le vestiaire. Il est un confident de poids pour les joueurs en délicatesse avec leur entraîneur, à commencer par Gignac, qu’il a fait venir à l’OM.

GIGNAC ET LES AUTRES Didier Deschamps ne fait pas dans le détail : il décide, les joueurs exécutent. Un fonctionnement qui permet à l’OM d’avancer mais qui n’est pas sans conséquence sur le vestiaire où les joueurs, de plus en plus dans l’affect, déplorent bien souvent la rigueur de ses méthodes. André-Pierre Gignac n’a pas été ménagé par son entraîneur qui lui a souvent mis la pression et demandé toujours plus d’effort à son attaquant. Les rares récompenses ne lui ont pas permis de se réconcilier avec son entraîneur et la situation a même dégénéré avant le match contre l’Olympiakos. Gignac s’en est pris directement et verbalement à son coach, auquel il a d’abord refusé de présenter ses excuses. Un évènement qui a scellé l’avenir de Gignac à l’OM, Deschamps n’étant pas homme à oublier ce genre de débordement. Mais les relations sont également toujours à flux tendu avec d’autres joueurs comme Mathieu Valbuena, qu’il a mis de côté à son arrivée en 2009. Charles Kaboré, dont l’agent est le même que celui de Valbuena, n’a lui aussi pas grande cote auprès de Deschamps, et confie régulièrement sa peine à José Anigo, l’homme qui l’a fait venir. Dans une moindre mesure, Benoît Cheyrou fait lui aussi partie des joueurs qui n’entretiennent pas une relation de premier choix avec leur entraîneur.

Retrouvez Le 10 Sport Marseille jeudi dans vos kiosques de la région marseillaise ou en ligne sur www.lekiosque.fr