Malgré un début de saison mouvementé du point de vue du mercato, l’Olympique Lyonnais fait une très bonne entame pour le moment. Pour la plus grande joie de Jean-Michel Aulas, qui s’est exprimé sur tous les sujets brûlants du foot français et de son club, en tant que leader du championnat.
Mercato :
Sans argent, crise oblige, l’OL a fait avec ce qu’il avait. Il a d’abord réussit à faire partir deux des quatre « dinosaures » de Jean-Michel Aulas (CIssokho, Källström), deux des plus gros salaires. De même, Cris, ancien capitaine, serait sur le point de partir. Pour compenser ces départs, les dirigeants rhodaniens se sont tournés vers des joueurs peu onéreux (Bisevac, Monzon). Mais la cure d’austérité pourrait continuer, puisque Bafétimbi Gomis et Hugo Lloris pourraient quitter le club, sans être remplacé. « C’est un risque calculé. Notre politique est de donner du temps de jeu à une jeune génération exceptionnelle. Ces deux départs n’affecteraient pas le groupe à moyen terme » a expliqué JMA dans le JDD. Malgré tout, il l’affirme, « On aura un groupe compétitif ».
Le groupe lyonnais :
Si le président de l’OL a parlé de « dinosaures, pharaons, pingouins qui ne jouent que pour le portefeuille », ce n’était pas simplement pour les forcer à partir. L’homme fort du club lyonnais faisait référence à la mentalité qui s’installait dans le groupe de son entraîneur, Rémi Garde. « On a besoin, quand on joue les premiers rôles, d’être exemplaire. Avec le Trophée des Champions nous avons remporté notre 17ème trophée en 11 ans. Cette aura peut entraîner une tendance à se laisser aller, dirigeants comme joueurs, à se croire indispensable, en oubliant que la réussite vient d’un ensemble ». Mais désormais, début de saison aidant, les égos semblent s’être calmés. « Les joueurs ont fait ce qu’il fallait pour que j’apprécie le changement de registre. Je trouve qu’il y a une conscience professionnelle, qui reflète plus ce que l’on connaissait à l’OL pendant des années » a déclaré Jean-Michel Aulas.
La crise du foot :
Président depuis maintenant 25 ans, le natif de L’Arbresle a vu le football évolué. Et depuis quelques temps, il voit que le football souffre d’une crise au niveau de son image. « Il y a un flou dans l’image du foot. En particulier en France. On voudrait viser l’excellence tout en privilégiant le football de masse. C’est une ambiguïté stratégique. Il ne faudra pas louper l’Euro 2016, tout en menant des réformes structurelles vers l’excellence, comme en Angleterre et en Allemagne. Lille montre la voie, avec 30 000 abonnements dès la première année dans son nouveau stade ». Le PDG de CEGID pointe également du doigt un problème culturel dans le football masculin. « Dès le plus jeune âge, il va falloir intégrer de nouveaux critères de sélection puis des compléments de formation de manière à faire revivre l’altruisme, l’intelligence collective. Autant de valeurs que l’argent et le laxisme des dirigeants ont tendu à faire disparaître ». Cependant tout n’est pas si noir dans le foot français pour Aulas, qui parle du football féminin comme un grand point positif en ce moment.
Le PSG :
Forcément, en tant que président de l’ancien club le plus riche de France, Jean-Michel Aulas a donné son avis sur le Paris Saint-Germain, nouveau-riche de Ligue 1, qui « a 99% de chances d’être champion de France ». Et le PSG version QSI est une bonne nouvelle pour l’Hexagone. « On valorise un championnat avec de grands stades et de grandes équipes. Le PSG a de grands joueurs et l’ambition de faire une grande équipe. En revanche, je regrette les excès sur le plan de la rémunération. Il faut aussi que le PSG trouve les moyens d’aider les autres clubs français ». Et pour cela, il aurait fallu que les dirigeants parisiens achètent des joueurs de L1. « Il aurait été bien que Hazard reste en France. Ou que Benzema, Ben Arfa et d’autres internationaux reviennent, puisque les 5% d’indemnités de formation renforceraient des clubs français. On ne peut pas avoir 22 superstars : 11 suffisent ou 15 ». En tout cas, ce recrutement du PSG devrait, selon Jean-Michel Aulas, de remporter la Ligue des Champions. « Dans quatre ans, ils auront une chance sur deux ».
Rémi dos Santos