Avec 8 points en 15 matchs, l’AS Nancy Lorraine est la lanterne rouge de la Ligue 1. Impuissant face à cette situation, le président Jacques Rousselot s’est confié dans les colonnes de l’Equipe et a révélé le mal-être qu’il vit au quotidien.
Depuis son arrivée à la présidence du club en 1994, Jacques Rousselot n’avait sans doute pas connu pareille situation. Que ce soit sur le plan sportif ou économique, l’ASNL est en danger. Et il est le premier à souffrir de ce déclin : « C’est traumatisant. Je suis dans la souffrance et je mets aussi ma santé en jeu. J’ai 20 de tension, je ne dors plus la nuit […] Je me mets en danger ainsi que toute ma famille ». Ses propos mettent en avant toute son implication au sein du club. Depuis 18 ans, il a toujours cherché à mener l’ASNL au plus haut niveau. Champion de Ligue 2 en 1998 et 2005, une Coupe de la Ligue en 2006 et un titre de « Meilleur dirigeant de l’année 2006 » par France Football prouvent le travail acharné de ce président. Pourtant, tout pourrait prendre fin d’un seul coup : « C’est une épée de Damoclès… Ca peut faire basculer toute ma vie ».
Des finances dans le rouge
Le danger est double pour Rousselot. Il y a tout d’abord l’aspect financier : « J’ai acquis en trente ans une petite surface financière. Pour acheter des joueurs ; il faut donner des garanties au banquier et depuis des années, c’est toujours sur mes avoirs ». Si l’ASNL chute, Jacques Rousselot l’accompagnera. Actionnaire à 80% il cherche donc un soutien financier, pour relever le club mais également s’enlever de la pression : « Je souhaite céder une partie de mes actions. Si je dois m’effacer pour assurer sa pérennité, alors je le ferai. J’en ai rien à foutre d’avoir ma gueule devant les caméras ou devant les journaux. Le pouvoir, la gloire, l’argent, ce ne sont pas mes moteurs ». Concrètement, il manque 7 millions d’euros à Nancy. Un maintien arrangerait les affaires du club qui sera quand même dans l’obligation de vendre.
Des joueurs visés
L’aspect financier est directement lié au sportif. Car Rousselot met également les joueurs devant leurs responsabilités : « Il nous faut 14 points à Noël. Si c’est moins, la stratégie sera différente ». Certains d’entre eux sont d’ailleurs dans le viseur du président, sans pour autant être cités : « Ce qui est rageant, c’est de mettre des pièces depuis deux, trois ans sur des joueurs – je ne veux pas citer de noms – toujours à fonds perdus. Ces trois dernières années, on a investi 15 millions d’euros sur certains joueurs qui ne nous ont rien apporté ». Malgré tout, Jacques Rousselot garde espoir et ses propos auront peut-être l’effet d’un électrochoc dans l’effectif nancéen de Jean Fernandez, l’ « assurance-vie » du président.
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