Montpellier : Cabella a enfin pris les commandes
La rédaction

On attendait que Belhanda prenne les rênes de Montpellier après le départ de Giroud. On espérait une explosion de Mounier dans un club de haut de tableau. Finalement, dans la tourmente de ce début de saison, c’est un gamin qui assure.

Avec 9 titularisations en 13 matchs, un gamin fantasque à la coupe « fixation forte » s’impose chez le champion de France, à la place des recrues et des tauliers attendus. Rémi Cabella, 22 ans, est sans doute le montpelliérain le plus régulier et celui qui assume le plus le statut du club héraultais.

De plus en plus CR7

S’il y a une chose que Rémi Cabella assume, c’est bien sa fascination pour Cristiano Ronaldo. Crète, style bling bling et amour du tripotage de ballon, le jeune homme revendique son coté extraverti et le mimétisme avec le joueur du Real. Mais le vrai changement par rapport à la saison passée, où René Girard l’utilisait comme joker imprévisible, est que le jeune homme n’est plus un facteur X mais une valeur sûre. Moins de fioritures, plus de simplicité, il en est aujourd’hui à 4 buts, chiffre honorable pour un milieu de terrain. Et si son chiffre de passes décisives n’est pas à la hauteur, il le doit en partie à la maladresse actuelle des avant-centres du MHSC. 

Cabella ne se perd plus dans ses grigris, il accélère le jeu de son équipe et joue les détonateurs. Face à Bordeaux, ses dribbles ont été réalisés à bon escients et ses multiples combinaisons avec Belhanda ont montré une réelle volonté d’offrir des solutions dans le jeu sans ballon. C’est d’ailleurs sur l’un de ses nombreux appels en profondeurs qu’il a donné la victoire aux siens. Un joueur qui tient ses promesses, lui.

Qui l’aime le suive

Hélas pour les hommes de Loulou Nicolin, le jeune homme est sans doute le seul talent qui assume son rang et confirme les espoirs que son talent laisse entrevoir. Belhanda, le patron de l’entrejeu la saison passée, s’empêtre dans des choix douteux et des envies de briller en solo. Les rares fois où il choisi de jouer simplement, son équipe est bien plus dangereuse. Les bulles de la fête post-titre ne sont peut être pas toutes évaporées. Si Cabella a pris le relais, il est bien seul. Mapou Yanga-Mbiwa s’est montré encore une fois fébrile dans l’ensemble, Estrada a effectué un bon retour mais sa saison est très moyenne, et le constat vaut pour Saihi, Bocaly et autre Bedimo. Sans oublier des recrues qui font pischitt.

Pour une équipe qui joue le maintient, et c’est le cas dans les faits cette saison, avoir un joueur au-dessus du lot n’est déjà pas si mal. Pour un tenant du titre qui a investi sur des valeurs sûrs tels Mounier ou Congré, et qui a gardé ses meilleurs éléments (Belhanda, Mapou, Saihi…), voir qu’un gamin de 22 ans est le plus important est un constat d’échec. Cabella en tout cas ne se pose pas de question. Il reste ce joueur instinctif, insouciant, et enfin efficace.

Par Ryad Ouslimani

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