Leader de Ligue 1, avec cinq points d'avance sur le PSG, Rémi Garde refuse de considérer le titre de champion de France comme acquis. Mais l'entraîneur de Lyon confie que le trophée reste dans le coin de sa tête.
« Je rêve du titre »
Rémi Garde ne verse pas dans l'euphorie. Pourtant il y aurait de quoi. Alors que l'OL truste -à la surprise générale- la première place, l'entraîneur de Lyon rappelle cependant que, comme n'importe qui, il a le droit de rêver. « Je sais assez bien faire de la langue de bois quand il faut, mais là, je ne veux pas en faire. Le titre fait rêver tout le monde. Moi, je rêve de gagner le titre ! Mais dans cette phrase, il a le mot "rêve", a-t-il indiqué, calmement, dans les colonnes de L'Equipe. Si tout ça est bien posé, alors oui, j’explique que tous les soirs, je rêve du titre en m’endormant, et j’espère que mes joueurs en font autant. Mais rêver de quelque chose, ça ne veut pas dire qu’on a pris la grosse tête et qu’on va y arriver facilement. » Car, il le sait mieux que quiconque, les Gones devront lutter jusqu'au bout avec le PSG. Sauf faux pas du club de la Capitale. « Ca dépend toujours du PSG, a-t-il déclaré. Ça ne dépend même que du PSG ! Normalement, les Parisiens doivent être largement devant, et ce ne sont pas nos cinq d’avance qui nous mettent à l’abri d’un retour. »
« Gourcuff est revenu très fort »
Cependant, on voit mal ce qui pourrait arriver à cet OL-là, tant le jeu proposé est séduisant et le groupe paraît uni. Pour lui, la vraie satisfaction de ce début de saison, c'est la solidarité entre les joueurs. « Ce qui marche mieux, c’est le vestiaire, l’état d’esprit dont s’est imprégné le groupe. C’est un vestiaire qui avait besoin de se régénérer, qui avait connu l’échec pendant trois ans alors qu’il était programmé pour aller haut (…) Certains vivaient avec l’idée que l’OL était encore celui qui remportait le titre chaque année (de 2002 à 2008), a-t-il quelque peu tempéré. Mais je ne veux pas faire porter le fardeau à ceux qui sont partis, ce n’était pas uniquement une histoire de cycle qui se terminait : l’allégement de l’atmosphère dans le vestiaire vient d’abord de notre meilleur équilibre sur le terrain. » A ce propos, le coach rhodanien a pu compter sur le retour d'un joueur en particulier, Yoann Gourcuff. Longtemps blessé, puis à court de forme, l'ex-Bordelais a grandement participé au renouveau des Gones. « Il est revenu très fort, non seulement sur le terrain mais aussi dans le vestiaire, comme quelqu’un de tout à fait normal, comme il a envie de l’être et comme je le vois moi », s'est félicité Garde, qui n'y est pas étranger.
« Je ne suis pas inquiet »
Et compte tenu de la situation économique du club, c'est uine bonne nouvelle. Cependant, Rémi Garde -bien que ses résultats soient plus que satisfaisants à la tête de l'équipe- pourrait voir certains joueurs quitter le navire dès cet hiver, et contre son gré. En effet, comme l'évoquait le 10 Sport dans son édition du 29 novembre, Bafétimbi Gomis aurait été ciblé par Liverpool. Et Jean-Michel Aulas, le président de Lyon, ne serait pas contre un petit chèque. « Sous ces termes-là, je n’ai absolument pas parlé du mercato avec le président (…) Disons que j’ai des arguments (sourire). Je ne suis pas inquiet, parce que quand j’en ai, je sais que je vais être compris, a-t-il fait savoir. Mais je sais aussi que si l’on m’oppose des arguments économiques implacables, je vais comprendre. » Il n'aura de toute façon pas le choix...
« On pourrait se chambrer »
Impossible de ne pas évoquer le derby entre Saint-Etienne et Lyon dimanche (21h), d'autant que de récentes tensions ont émaillé un peu plus les relations entre les deux clubs. Dommageable pour Rémi Garde, qui aurait aimé qu'il y régne une ambiance plus bon enfant. « Si on était sûr qu’il n’y ait pas de débordement, on pourrait se chambrer, d’autant plus qu’il y a un ou deux Stéphanois dans mon camp et une armée de Lyonnais de l’autre côté, a-t-il indiqué, un brin amusé. Mais la passion est là, plus encore que les autres années. C’est un derby sur le podium. » Et cela faisait longtemps que l'on n'avait plus connu chose pareille.
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