Lucho ne fait pas lunanimite
La rédaction

La recrue la plus chère de l'Olympique de Marseille serait connue en Argentine pour son manque de caractère et son absence d'impact physique. Dur.

Il est l'un des joueurs les plus discrets de l'Olympique de Marseille mais, d'une certaine façon, il est également le plus exposé. Avec sa pancarte à 18 millions d'euros dans le dos et après deux mois passés sur la Canebière, Lucho Gonzalez ne peut pas se cacher. Surtout pas derrière ses statistiques. Sous le maillot phocéen, elles sont bien maigres : 482 minutes jouées, six matches comme titulaire, 1 but et une passe décisive. Même Didier Deschamps, qui avait inscrit son nom tout en haut de sa liste de recrues espérées, a du mal à trouver les mots justes pour prendre sa défense après sa prestation contre l'AS Monaco la semaine dernière au Vélodrome (1-2).

«Il alterne le bon et le moins bon. Mais avec la classe qu'il a, il va aller en s'améliorant». La confiance de l'entraîneur est pourtant là, comme celle des supporters, comme Bernard Pardo, contacté par nos soins : «Il faut relativiser. C'est un joueur qui est arrivé blessé et qui s'est fait une fracture de la clavicule pendant sa préparation ! Arrêtons de tous lui tomber dessus et laissons-lui au moins le temps de retrouver son vrai niveau, celui qu'il avait à Porto. Ce n'est pas une petite équipe».

Maradona compte-t-il sur lui ? Le manque de forme physique et de repères est une raison réelle mais n'explique pas tout. Lucho a-t-il vraiment la caisse pour s'imposer à Marseille dans un registre de meneur de jeu que lui offre DD ? Difficile pour Pablo Vicente, journaliste du quotidien argentin Olé interrogé sur le site officiel du club phocéen. «Au pays, on lui reproche un certain manque de caractère. Même si Lucho est un joueur de classe, il a trop souvent fait des allées et venues en sélection à cause de blessures ou méformes. Son duo avec Mascherano n'a jamais réellement pu exister dans la continuité». Pour preuve, Lucho n'a disputé qu'un seul match de qualification pour le Mondial 2010, face à la Bolivie en avril dernier (il compte 43 sélections).

Lucho ne cadre donc pas avec le profil de joueur athlétique dont Maradona se sert afin de couvrir certaines carences des défenseurs latéraux argentins liées à leur grande taille. Passons, ce n'est pas le cas à Marseille. Sauf que sa nonchalance apparente ne lui donne pas non plus la traditionnelle «pura garra» des joueurs argentins comme Gabriel Heinze. «Diego apprécie beaucoup El Gringo (son surnom), sa grande personnalité et sa force de caractère. Même si Lucho est un des joueurs actuels auquel les Argentins s'identifient le plus de par ses capacités techniques, Maradona lui préfère des joueurs courant davantage et qui mettent le pied». Tant qu'il sera influent dans le jeu, l'OM est prêt à tout lui pardonner.