Lucho decollage imminent
La rédaction

Très complice avec Mathieu Valbuena, encore une fois, face à Monaco (1-2), la recrue la plus chère de l'OM commence sérieusement à trouver ses marques dans l'équipe de Didier Deschamps. Explications. Dans l’antichambre des joueurs essentiels Il fallait bien ce genre de victoire pour effacer la nette déconvenue de Lens. Vainqueurs à Louis II avec la manière, surtout en première période (2-1), les Marseillais ont conservé leur place dans le bon wagon de tête de la Ligue 1. Mieux, ils ont montré qu’ils étaient, encore une fois, une équipe à réaction. Si vous ne ferez pas dire à Deschamps qu’une individualité est plus ressortie qu’une autre, force est de constater que quelques joueurs sont devenus des pions essentiels à son équipe. Sur les hommes présents à Monaco, Mathieu Valbuena, Benoît Cheyrou, Mamadou Niang et Hatem Ben Arfa ont prouvé qu’ils étaient de ceux-là. Lucho Gonzalez commence à frapper à la porte de cette caste. L’Argentin, si souvent décrié depuis le début de la saison, avait juré qu’il commencerait à être vraiment opérationnel en février-mars après ses blessures encombrantes. Pour le moment, il ne ment pas. 

Des buts importants
Sur les 10 matches joués par l’OM en 2010, dont 5 en Ligue 1, Lucho a inscrit deux buts (face à Lille en Coupe de la Ligue 2-1et Valenciennes en championnat 5-1). Le chiffre peut paraître creux. Mais à chaque fois, c’est lui qui a marqué en premier et l’OM s’est imposé. A Louis II, Lucho n’a pas fait trembler les filets mais son influence a été prépondérante, surtout en première période. «Dans ce genre de matches, la présence de joueurs comme Lucho nous sert beaucoup», souligne Didier Deschamps, qui aime son double rôle de joueur de vista et de gestionnaire.

Relation excellente avec Valbuena
Son absence à Lens, conjuguée à celle de Ben Arfa et même si c’est surtout la défense de l’OM qui a péché, n’est sans doute pas étrangère au fiasco collectif. L’ancien joueur de Porto a manqué dans sa capacité de gérer temps forts et temps faibles au milieu et son apport offensif aurait été évident. A ce titre, il s’entend à merveille avec Mathieu Valbuena. «Je n'aime pas ressortir les individualités, mais il y a une relation Lucho/Valbuena qui est très, très bonne. Il n'y a pas que tous les deux, mais c'est vrai que cette association a mis en difficulté Monaco», confirme l’entraîneur de l’OM.

Plus à l’aise avec Niang dans l’axe
Le profil d’ailiers vifs, explosifs, de gabarit moyen et gobant les espaces comme Valbuena (1,63m) et Ben Arfa (1,78m) lui va bien puisqu’il colle au système établi par Jesualdo Ferreira à Porto, avec notamment des éléments offensifs comme Lisandro Lopez (1,74m pour 74kg) sur un côté et Hulk (1,78m pour 68kg) en pointe. Avec Brandao ou Morientes titulaires, Lucho a un peu plus de mal même s’il a déjà su s’adapter. L’absence sur blessure du Brésilien ne gêne donc pas plus que ça l’aspect créatif de Lucho puisqu’il est lui-même gagnant avec Niang en 9.

«J’ai mis Niang dans l’axe, à un poste qu’il préfère à celui qu’il occupe sur le côté. Cela a changé notre jeu. Nous avons davantage joué au sol, avec des redoublements de passes, et de la mobilité», précise Deschamps. Dans cette configuration, Lucho joue plus dans la profondeur et mise sur la vitesse du Sénégalais. Un vrai régal pour l’Argentin, jamais aussi fort lorsqu’il s’agit d’alerter dans les espaces, prolonger ou axer le jeu à sa sauce.

Coureur invétéré
Sa première période à Monaco, avec des décalages et des bons ballons, fut un modèle du genre. Disponible, créateur, mobile avec ou sans le ballon (il fait partie des joueurs qui parcourent le plus de distance sur un match), Lucho commence à connaître les courses de ses camarades en attaque. Sa seconde période, où il a été plus serré par Nkoulou et Perez, a été plus délicate mais le seul fait d’être pris par deux joueurs a libéré des espaces et montre bien que Guy Lacombe voulait couper toutes les liaisons émanant de son pied droit.