Méconnaissable une bonne partie de la saison, Dimitri Payet retrouve son meilleur niveau. Les raisons du renouveau du milieu offensif du LOSC : un investissement total et… Eden Hazard.
Au début du mois de mars, en bon capitaine, Rio Mavuba n’avait pas été forcément tendre avec son partenaire au LOSC, Dimitri Payet. « Il faut qu'il s'acclimate à l'équipe. Il doit s'adapter au jeu de l'équipe puisqu’il évoluait dans un schéma et un registre différents avec Saint-Étienne, déclarait-il ainsi avant d’évoquer l’inefficacité chronique de l’ancien Nantais. Il doit devenir plus tueur. » Un recadrage en guise d’électrochoc qui a visiblement porté ses fruits depuis. Redevenu titulaire depuis cinq matchs, le Réunionnais enchaîne les bonnes prestations et a été un des acteurs majeurs du retour au premier plan de Lille. Mieux, lui qui n’avait inscrit que deux buts lors de la phase aller vient d’en marquer trois sur les quatre derniers matchs et a réussi la performance de reléguer sur le banc Joe Cole, qui lui barrait jusqu’ici la route.
Même scénario à l’ASSE
Il aura donc finalement fallu un peu plus de huit mois à l’ancien Stéphanois pour s’adapter à son nouveau club. Une éternité pour celui qui représente le plus gros transfert de l’histoire du LOSC. « Sa lente intégration ne me surprend pas. Quand il est arrivé à Saint-Étienne ça avait déjà été le cas, rappelle Laurent Roussey l’ancien entraîneur des Verts qui l’avait recruté à l’été 2007. Par sa timidité, son manque d’assurance, il met un peu de temps à s’adapter. Au début, il manquait de prises d’initiatives et n’était pas décisif non plus. » Frédéric Paquet, le directeur général lillois, explique, lui, ce phénomène par un mauvais concours de circonstances. « Il a mis un peu de temps parce qu’il a été blessé en début de saison et a dû être opéré. Ça a perturbé sa préparation et son intégration. Et quand il est revenu l’équipe tournait bien, c’était difficile de l’intégrer. Mais c’était plus une question de timing que de qualités. »
Hazard, la clé de son succès ?
Mais ces éléments n’expliquent pas à eux-seuls les ternes prestations de Payet avant sa rédemption de mars. « Il a besoin d’être apprécié, aimé, que le contexte autour de lui soit favorable, de sentir une certaine sécurité et la confiance du groupe », confie Roussey. « Ce n’est pas forcément simple non plus d’intégrer un groupe champion de France », confirme Paquet. Et l’arrivée de Joe Cole n’a pas vraiment dû faciliter sa tâche. Le milieu offensif lillois a donc du s’investir deux fois plus pour retrouver sa place et son meilleur niveau, en effectuant notamment des séances individuelles supplémentaires. « Il a pas mal bossé, dans une période un peu difficile pour lui, pour revenir à ce niveau-là, indiquait récemment son coach, Rudi Garcia. Il est venu plus tôt, il est resté après. Il a souvent fréquenté la salle de musculation et d'étirements, il a effectué pas mal d'exercices. Il a compris qu'il fallait travailler fort et dur. » Mais pour Laurent Roussey, Dimitri Payet a surtout bénéficié de l’impact d’Eden Hazard. « À Saint-Étienne, le déclic avait été sa complicité avec Feindouno. Il a besoin d’un leader technique à côté de lui. Et aujourd’hui s’il est dans une très bonne dynamique et est redevenu régulier, c’est en partie grâce à Hazard qui est revenu à son meilleur niveau. Ça le pousse, ça le tire vers le haut. » Eden Hazard est décidément bien plus qu’un simple joueur au LOSC.