De retour de blessure, Dimitri Payet fait face à la concurrence de Joe Cole. Un rival qui devrait lui ouvrir les portes du banc de touche. Mais Payet est-il réellement un bon coup réalisé par le LOSC ?
Dimitri Payet, c’est le tube du début de saison dernière et le plus gros transfert de l’histoire du LOSC (8 millions d’euros + 2 de bonus). Mais au-delà de ce ça, personne n’a de certitudes sur sa réelle valeur. Son début de saison sous ses nouvelles couleurs n’incite d’ailleurs pas vraiment à l’optimiste. « C’est difficile de le juger, il était blessé, rétorque Frédéric Paquet, directeur général de Lille. On est persuadé que c’est un très bon joueur. Il n’a pas été sélectionné en équipe de France pour rien. » « Il a la volonté de réussir et a toutes les qualités pour, confirme son ancien président Bernard Caïazzo. Il arrive à maturité et il baigne dans un environnement assez sain où l’exigence n’est pas la même que celle du PSG ou de l’OM. Sa réussite lui appartient. »
Période charnière pour Payet
Opéré du genou et éloigné des terrains depuis trois semaines, Dimitri Payet devrait prochainement faire son retour sur les pelouses de Ligue 1. Un come-back décisif pour son avenir. « Les prochaines semaines vont être déterminantes, prévient Caïazzo. Savoir s’il va passer ce fameux cap ou rester à quai. Beaucoup de joueurs français en devenir sont rentrés dans le rang. » Avant l’arrivée de Joe Cole, Dimitri Payet jouissait d’une certaine immunité et d’une place de titulaire assurée. Depuis, la donne a changé et le statut du Réunionnais est logiquement remis en question. En cinq matchs de Ligue 1, l’international anglais a inscrit un but et délivré deux passes décisives. Avec le même nombre d’apparitions, Payet n’a fait qu’une passe décisive. Un retard à l’allumage qui ne peut s’expliquer par les seules excuses du temps d’adaptation et de la blessure.
Cole, moteur du LOSC
Plus inspiré, plus décisif, plus expérimenté, Joe Cole apporte toute sa classe et sa technique au collectif lillois dans lequel il s’est fondu en un claquement de doigts. Son adaptation colle d’ailleurs étrangement avec l’embellie lilloise. Pourtant, lui doit en plus faire face à la barrière de la langue. Encensé par ses coéquipiers et les supporters, l’Anglais semble désormais indéboulonnable. Et Payet, condamné au banc de touche. « L’objectif, ce n’est pas d’avoir l’un à la place de l’autre mais d’avoir deux très bons joueurs donc plus de possibilités pour faire tourner et les faire souffler », précise Paquet.
La confirmation… ou non
Mais Dimitri Payet est-il réellement ce très bon joueur ? Ses excellents cinq premiers mois la saison passée attendent toujours confirmation. « Il n’y a aucune certitude à son sujet, corrobore le co-président de l’ASSE. Jusqu’ici, il n’a fait qu’une saison pleine et n’a pas encore confirmé. Quand il se comparait à Matuidi, on lui disait : ‘’Blaise, c’est le meilleur joueur du club depuis trois ans. Ce n’est pas parce que tu as été au-dessus du lot pendant six mois que tu es arrivé.’’ »
« Tendance à se sous-estimer »
Dimitri Payet n’a d’ailleurs jamais été un monstre d’efficacité. Mis à part ses 13 buts la saison dernière, durant ses cinq premières saisons professionnelles, le Réunionnais tournait à 2,2 buts par saison… Bien loin du rendement d’un Gervinho dont il est censé assurer la relève. Encore en quête de régularité, Payet n’a pas non plus une énorme confiance en ses moyens. « Il peut avoir tendance à se sous-estimer, révèle Caïazzo. Et face à la concurrence de Joe Cole ou d’Hazard, ca peut être pénalisant. » Sans oublier celle de Ludovic Obraniak, toujours déterminant lors de ses entrées en jeu et dont le professionnalisme est un modèle d’exemplarité. Du statut de titulaire indiscutable, Payet pourrait donc vite passer à celui de joker de luxe. Et dans l’histoire, c’est Saint-Etienne qui peut se frotter les mains.
Dimitri Payet est-il une mauvaise affaire ? C'est notre sondage du jour.
OUI : il est surcoté et n’a rien prouvé
OUI : il ne vaut pas son prix d’achat
OUI : Hazard, Cole et Obraniak sont meilleurs
NON : il faut lui laisser un temps d’adaptation
NON : Lille est parfait pour sa progression
NON : il va même aller à l’Euro