Incarnée par un joueur clé, Gabriel Heinze, la victoire de l'OM face au PSG ne souffre d'aucune contestation. Trahi par un ancien de la maison, le PSG pleure. Le mot «crise» a déjà été lâché.
Cette fois, il n'y avait pas de poubelle dans laquelle Antoine Kombouaré a pu shooter dans le vestiaire. Il y avait juste une poignée de joueurs qui ont pris une sacrée soufflante de leur coach. «On n'a pas joué, on subit, on donne le ballon à l'adversaire et, dans les duels, on a mangé, résume Kombouaré. J'avais insisté sur le fait de bien défendre, mais ce n'est pas une raison pour ne pas jouer». Logiquement, le PSG a perdu à Marseille vendredi soir (1-0). Et logiquement, le Kanak, qui devrait prochainement repasser en 4-4-2, est en colère. On le comprend. La victoire à Sochaux n'était que l'arbre qui cache la forêt : le PSG n'a gagné qu'un seul de ses six derniers matches et pointe aujourd'hui en 13e position.
Au Vélodrome, les Parisiens ont frappé deux fois au but et ne sont créé qu'une seule véritable occasion, par Erding. Dur, inquiétant. Plus encore. «On peut se poser des questions mais la chose la plus importante c'est de ne surtout pas douter, avoue Stéphane Sessegnon.On baisse la tête et il faut se remettre en question. J'espère qu'il n'y a pas de crise. Il ne faut pas y penser et ne pas faire croire que nous sommes en crise. Mais c'est vrai qu'on traverse une mauvaise passe». Le niveau footballistique du match a donc été médiocre. Est-ce bien surréaliste quand le 8e affrontait le 13e ? «Un Clasico, ça ne veut plus rien dire. Pour moi, il n'a de la valeur que lorsque les deux équipes sont à la lutte pour le titre. Aujourd'hui, les vrais Clasicos sont contre Lyon et Bordeaux», expliquait cette semaine Patrick Bosso dans La Provence.
Heinze rallume un feu qui se meurt Opinion partagée par Luis Fernandez mais pas par Gabriel Heinze. A l'image de ses coéquipiers, le défenseur argentin a été parfait dans les duels, le combat, l'abnégation, la conquête du ballon. Comme ses partenaires, il a semblé faire peur aux Parisiens. Depuis le début de la semaine, il avait pavé le terrain de manière impeccable en étant un des seuls à vraiment allumer le feu devant la presse.«Voir Paris loin au classement cette saison, ce n'est pas une surprise. Depuis quelques années, c'est toujours pareil à Paris. Depuis trois ans, ils connaissent des difficultés et ont parfois lutté pour ne pas descendre. Ce n'est pas tant les joueurs qui sont responsables mais plus le projet depuis cinq ans. Le président change toutes les saisons alors qu'à mon époque, il y avait Canal+. Aujourd'hui, ce n'est pas très stable». Alors, oui, nous y sommes. Le Clasico bouge encore grâce à ces petites piques lancées ici et là. Mais elles rasent de plus en plus les murs. En cherchant bien, seulement deux ont été décelées après le match. «Le potentiel offensif de Paris n'a pas été impressionnant», pour Didier Deschamps. «Marseille n'a pas été extraordinaire, mais sur l'ensemble de la rencontre ils ont été meilleurs», selon Mevlut Erding. Oui, le Clasico se meurt à petit feu.