Ca y est, enfin, Montpellier a gagné son premier match en championnat cette saison. Sochaux a fait les frais du réveil du champion et de son avant-centre, Emmanuel Herrera.
La situation avait forcé Loulou Nicollin a effectuer l’une de ses sorties publiques qui secouent le vestiaire. Entre autres griefs, le propriétaire du MHSC avait critiqué le recrutement de l’été et par ricochet le rendement d’Emmanuel Herrera, le remplaçant de Giroud à la pointe de l’attaque.
Un joueur profil différent de Giroud Pourtant, ce joueur avait séduit son entraîneur, un René Girard qui au cœur de l’été déclarait au Midi Libre que « Toutes proportions gardées, c’est un profil à la Gonzalo Higuain. » On a connu comparaisons moins flatteuses. L’argentin a de quoi séduire sur le papier avec une taille imposante (1m86) et ses 70 buts en deux saisons au Chili. De plus dés les matches de préparation, l’attaquant avait posé sa patte sur le jeu montpelliérain. Habile remiseur, fort dans le jeu dos au but, il faisait jouer son équipe plus haut, et ne rechignait pas au pressing. Un Giroud bis ? Pas vraiment. Plutôt un style Trézéguet. Un joueur qui harcèle les défenseurs adverses et qui reste dans les 20 derniers mètres pour profiter du travail collectif et le transformer en buts. Mais là où Giroud était parfois capable de se faire ses buts seuls en partant de loin ou sur les cotés, Herrera n’existe que dans un collectif qui tourne à plein régime.
Victime d’une équipe pas prête Quand un attaquant joue presse, il faut que son milieu de terrain suive pour que le bloc se positionne dans le camp adverse. Quand un attaquant joue dos au but et en déviation, il faut des latéraux et des ailiers qui prennent la profondeur et des milieux qui montent vite au soutient. Or, Montpellier avait trop de lacunes dans ses domaines. Ainsi, les absences de Bocaly, Saihi et Belhanda ont sclérosé le jeu du MHSC, coupant le jeu sur les ailes et les ballons donnés donc dans la surface. Le souci dans ce genre de cas, c’est que l’attaquant devient cible des critiques. Pourtant, à Lorient, « Manu » Herrera avait fait un bon match, quand Cabella, Camara et Utaka suivaient son élan. L’Argentin avait même marqué sur un centre en retrait d’Utaka, lancé par Cabella. Un but de tableau noir.
Des retours salvateurs Ce soir, Herrera a marqué. Une semaine après la piteuse prestation collective face à l’OM et le coup de gueule du patron. Surtout, Younes Belhanda et Djamel Saihi étaient revenus au sein de cette équipe qui a besoin de la possession du ballon pour donner sa pleine mesure. Le milieu de terrain sans « numéro 6 » destructeur était la principale force du champion la saison passée. Cette année, ce milieu, renforcé par Anthony Mounier devrait faire encore des dégâts, avec pour finir le travail un buteur toujours confiant qui en est à 2 buts en 4 matches. Deux buts comme Gignac le ressuscité encensé, deux buts comme Zlatan la superstar d’une équipe grippée. Deux poids, deux mesures ? Plutôt la rançon de la gloire pour le buteur d’un champion surprise, dont tout le monde attend confirmation des fulgurances passées.
Ryad Ouslimani