Ligue 1 : Bordeaux et Brest au bout de l’ennui
La rédaction

Triste prestation de Bordeaux à Brest. Après une correction en Ligue Europa à Newcastle, les Girondins ont rendu une copie sans saveur. Et Francis Gillot a encore été frileux, au départ.

Précédé d’une réputation de coach « joueur » à son arrivée de Sochaux, Francis Gillot vient de traverser une semaine faite de victoires heureuses, de contre-performance mais globalement de critiques quant aux choix du coach bordelais.

Un 3-5-2 soporifique

Le nouveau système employé en championnat par Francis Gillot est une source de purge. Trois défenseurs centraux et deux milieux défensifs. Un système qui sclérose la créativité des milieux de terrains, et coupe l’équipe en deux. Cette saison, cette défense à 5 a été inaugurée à Paris, pour un 0-0 qui avait anesthésié le Parc des Princes et les téléspectateurs. Dans cette configuration, Mariano et Trémoulinas sont censés animer les cotés, ce sont eux les garants d’un jeu rapide vers l’avant. Mais avec une récupération assez basse, il reste 50 mètres à remonter, et la qualité des milieux est insuffisante pour effectuer ce travail.

Francis Gillot se justifiait d’une manière, on va dire logique, à défaut d’être lumineuse. Face aux grosses cylindrées, son équipe n’a pas les moyens d'avoir la possession, et il change alors son fusil d’épaule. Ce fut le cas donc à Lyon, il y a une semaine, où le dispositif « Fort Alamo » avait été reconduit. Bordeaux l’avait emporté, avec néanmoins un manque flagrant de qualité de jeu et une certaine réussite. En effet, l’OL avait vu son but égalisateur refusé d’une manière qui échappe encore à tous.

Efficace peut être, mais pas toujours

L’entraîneur de Bordeaux se réfugie donc derrière la qualité des adversaires pour justifier ses choix. Quid alors du match de cet après-midi à Brest ? Le Stade Brestois est un leader du championnat ? Sans faire injure aux Bretons, les supportes de Bordeaux s’attendaient à revoir un 4-2-3-1 face à une équipe moyenne. Il n’en fut rien, et Gillot remit le couvert avec son dispositif frileux. Il aurait été plus logique de voir le 4-4-2 aujourd’hui, plutôt que jeudi face à Newcastle, qui a giflé les Français 3-0. C’est aussi là bas qu’une défense à 5 aurait (peut être) servi les desseins du coach.

Mené à la pause, avec une prestation d’une pauvreté technique terrible, Bordeaux est repassé en 4-4-2, avec la sortie de Planus et l’entrée de Saivet. Et comme par hasard, les Girondins ont effectué une prestation bien plus convaincante. Plus rapides dans les transmissions, plus sûrs techniquement, les marine et blanc ont pris le match à bras le corps. Des attaques mieux préparées, des milieux excentrés dont la présence permet les dédoublements avec des latéraux avides d’espaces. Bref, Bordeaux à rejoué au football. C’est d’ailleurs sur ce genre d’action que Diabaté a égalisé. Encore un hasard. Certes, Bordeaux a continué à concéder des occasions, mais l’équipe s’en est créé. Là où de grosses équipes, supposées plus fortes, prennent volontiers le jeu à leur compte, les clubs plus modestes restent positionnés très bas. Comme cet après-midi. Et Bordeaux n’a pas gagné. Ni les spectateurs. Ni le football.

Par Ryad Ouslimani