L’arbitrage est souvent pris pour cible dans le football. Philippe Kalt en a expliqué les raisons et a évoqué l’évolution de ce sport qui a amené ces changements.
Selon un sondage réalisé per La Poste-TNS Sofres, trois Français sur quatre ont une image plutôt positive des arbitres. 91% à estimer tout de même que leur rôle est de plus en plus difficile. « Il y a toujours eu et il y aura toujours des footballeurs qui viennent contester, parfois de façon virulente. Mais ça reste des épiphénomènes. Globalement, les relations sur un terrain se sont apaisées. En revanche, le public peut parfois se montrer agressif », a expliqué Philippe Kalt, arbitre professionnel en Ligue 1 et Ligue 2, dans Le Parisien.
« LE CONTEXTE DES MATCHS A CHANGÉ »
Arbitre depuis 1994 sur les terrains de Ligue 1 et Ligue 2, Kalt a vu le football évoluer. « Sur le terrain d’abord, en termes de rapidité, d’engagement et de puissance physique des joueur. Mais c’est surtout le contexte des matchs qui a changé. Il y a plus de pression due à la sur-médiatisation de ce sport. » Et la pression, les arbitres l’ont constamment notamment en raison des ralentis. « C’est super pour le téléspectateur mais pour nous c’est une bombe atomique à retardement. Les gens oublient que nous n’avons que notre œil pour juger. »
« DES ERREURS, J’EN AI FAIT »
Philippe Kalt, rémunéré à hauteur de 2300€ par match arbitré n’a jamais été visé physiquement et reconnaît ses erreurs. « J’ai parfois eu le droit à des insultes. Au début, ça fait mal. Aujourd’hui, je relativise. Dans la rue aussi, les gens m’interpellent pour me demander des comptes. Si ça reste cordial, je ne refuse jamais le dialogue. Des erreurs, j’en ai fait. Et j’en ferai encore. Il faut avoir une grande force mentale. Quand tu commets une erreur, il y a un tel déferlement médiatique. On vit parfois de grands moments de solitude. »